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Bien-êtreSanté naturelle

Le drainage lymphatique, manuel bien-être

DRAINAGE-LYMPHATIQUE

Le drainage lymphatique manuel est une technique de massage qui a aujourd’hui le vent en poupe. Il s’agit d’un soin corporel complémentaire à une hygiène de vie équilibrée dans le but d’optimiser sa santé de façon naturelle.

Comment est né le drainage lymphatique manuel ?

À l’origine du drainage lymphatique, une expérience devenue célèbre qui a grandement contribué à la mise en lumière de l’importance de la circulation lymphatique. Il s’agit de l’expérience du cœur de poulet réalisée par Alexis Carrel, biologiste français qui réussit à maintenir en vie in vitro un cœur de poulet bien au-delà de son espérance de vie.

C’est en ayant immergé ce cœur de poulet dans un liquide nutritif régulièrement débarrassé de ses déchets qu’Alexis Carrel a voulu prouver que les cultures cellulaires pouvaient vivre très longtemps dès lors que le renouvellement de la lymphe était assuré.

Un kinésithérapeute danois, le docteur Emile Vodder, convaincu de l’impact de la circulation lymphatique dans le renouvellement tissulaire, eut par la suite l’idée de mettre au point une méthode de drainage lymphatique manuel dont l’efficacité aujourd’hui n’est plus à démontrer.

Toutes les techniques de drainage lymphatique découlent d’ailleurs de la méthode établie par Emile Vodder.  C’est ainsi que le professeur Albert Leduc s’est appuyé sur la méthode Vodder pour proposer sa propre méthode de drainage, méthode beaucoup plus simplifiée.

Il est à noter que l’on parle de drainage lymphatique manuel lorsque le soin est effectué par un professionnel diplômé d’état et de drainage lymphatique manuel bien-être dès lors que ce massage est effectué par un professionnel non diplômé d’état comme un naturopathe en France.

Qu’est-ce que la lymphe ?

La lymphe fait partie des fluides corporels au même titre que le sang, le liquide intra et extracellulaire.

La lymphe est un liquide plus ou moins blanchâtre et visqueux suivant sa localisation dans le corps. Globalement, sa composition est très similaire à celle du liquide interstitiel, le liquide dans lequel baignent les cellules.

Le liquide interstitiel quant à lui provient du liquide plasmatique qui s’échappe au niveau des capillaires sanguins à leur extrémité artérielle. Le liquide interstitiel est un liquide nutritif et qui contient aussi des déchets cellulaires.

Une grande partie du liquide interstitiel retourne dans les capillaires sanguins à l’extrémité veineuse de ceux-ci et le surplus de liquide (soit environ 3 litres non pris en charge par le système sanguin) constitue la lymphe. La lymphe est drainée quant à elle par les vaisseaux lymphatiques.

Les premières structures du réseau lymphatique sont les capillaires lymphatiques. Les capillaires lymphatiques sont des vaisseaux microscopiques en culs-de-sac qui s’insinuent entre les cellules et les capillaires sanguins des tissus.

Les capillaires lymphatiques sont particulièrement perméables et permettent le captage de grosses particules comme les débris cellulaires, les agents pathogènes et tout ce qui n’a pas pu être pris en charge par la circulation veineuse.

Les minuscules capillaires lymphatiques se réunissent pour former des vaisseaux lymphatiques qui, par réunions successives, forment 2 gros canaux, le canal lymphatique droit et le canal thoracique. Le canal lymphatique droit draine la lymphe du bras droit, du côté droit de la tête et du thorax et le canal thoracique draine la lymphe du reste du corps. La lymphe est vidée dans les veines sous-clavières droite et gauche où elle rejoint la circulation sanguine.

Image de la lymphe rougeLa circulation lymphatique comprend des organes lymphatiques primaires et des organes lymphatiques secondaires. Les organes lymphatiques primaires à savoir le thymus et la moelle osseuse sont essentiellement des lieux de synthèse des globules blancs et les organes lymphatiques secondaires, la rate, le tissu lymphoïde diffus et les ganglions lymphatiques sont surtout des sites de maturation des globules blancs.

Le thymus, situé dans la partie supérieure du thorax, est un organe qui grossit jusqu’à l’adolescence et qui a tendance à s’atrophier par la suite. C’est un centre de production et de maturation de lymphocytes. Il sécrète des hormones appelées les thymosines qui rendent les lymphocytes immunocompétents.

La moelle osseuse fait partie des organes lymphoïdes primaires car la moelle osseuse est un siège de formation des cellules du sang dont les globules blancs encore appelés leucocytes.

La rate, située dans la partie gauche abdominale, est le plus gros des organes lymphoïdes. Elle renferme des cellules immunitaires portées à maturation, elle purifie le sang et permet un stockage du sang.

Le tissu lymphoïde diffus encore appelé MALT (Mucosa Associated Lymphoid Tissue) ce qui signifie Tissu Lymphoïde Associé aux Muqueuses, est un amas de tissu lymphoïde, non enclos dans une capsule, comme le sont la rate et le thymus. On trouve ce tissu lymphoïde diffus au niveau des systèmes exposés à l’environnement externe où il joue un rôle stratégique dans la détection précoce de pathogènes. C’est ainsi que ce tissu est présent tout au long du tractus gastro-intestinal. Par exemple, au niveau de l’intestin grêle, ce tissu lymphoïde diffus prend le nom de plaques de Peyer. Les macrophages des plaques de Peyer capturent et détruisent les agents pathogènes avant qu’ils ne franchissent la paroi intestinale.

L’appendice agit aussi comme un bouclier à pathogènes pour protéger les intestins.

Au niveau du tractus respiratoire, autour de l’entrée du pharynx, le tissu lymphoïde diffus est représenté par les amygdales. Les amygdales contiennent des lymphocytes qui luttent contre les agents pathogènes introduits par l’air dans le pharynx.

Les végétations, quant à elles, placées à l’entrée de l’appareil respiratoire empêchent d’éventuels pathogènes de pénétrer les voies respiratoires.

Les ganglions lymphatiques, outre leur rôle de maturer les globules blancs, participent à l’épuration de la lymphe qui croise environ 800 ganglions différents sur son trajet. En effet, la particularité des ganglions lymphatiques est d’avoir plus de canaux afférents que de canaux efférents ce qui permet à la lymphe de stationner dans le ganglion pour y être épurée de façon la plus efficiente possible.

Enfin, un acteur important dans la circulation lymphatique est la citerne de Pecquet. La citerne de Pecquet est une sorte de petite poche située dans la partie abdominale soit sous le diaphragme et légèrement à gauche. Cette poche récupère la lymphe qui est, à cet endroit, la plus épaisse et visqueuse car au cours de la digestion, elle se charge de particules graisseuses. Ainsi, une bonne partie des lipides d’origine alimentaire, ceux que l’on appelle les acides gras à chaîne longue contenant plus de 12 atomes de carbone et des vitamines liposolubles sont transportés dans la lymphe, via les canaux lymphatiques de l’intestin grêle, sous forme de chylomicrons. Les chylomicrons représentent une association de corps gras avec des protéines qui jouent le rôle de transporteurs. Les chylomicrons rejoignent la circulation sanguine au niveau de la veine sous-clavière gauche puis le cœur et de là toute la circulation générale.

Le fonctionnement de la circulation lymphatique

La circulation lymphatique n’a pas de pompe pour l’aider à se propulser contrairement à la circulation sanguine qui a le cœur qui agit comme une pompe.

Néanmoins, pour favoriser le passage régulier de la lymphe dans les ganglions lymphatiques, différents mécanismes existent dont trois en particulier :

  • Les vaisseaux lymphatiques sont équipés de valvules qui favorisent la propulsion de la lymphe. Ces valvules lorsqu’elles sont fonctionnelles s’ouvrent et se ferment à chaque passage du liquide lymphatique évitant ainsi toute stagnation lymphatique.
  • Le mouvement est le propre de l’être humain et la mise du corps en mouvement, parmi ses nombreuses vertus, améliore la circulation lymphatique.
  • Enfin, la respiration abdominale en actionnant le diaphragme exerce une pression sur les vaisseaux lymphatiques qui propulsent plus aisément la lymphe.

Les différents rôles de la lymphe

La lymphe est une actrice majeure en matière de bonne ou de mauvaise santé.

Une circulation lymphatique optimisée constitue en effet un gage de bonne santé car sans le système lymphatique, les liquides stagneraient dans les tissus provoquant des œdèmes, des gonflements. La lymphe participe activement à la surveillance et à la réponse immunitaire.

Les ganglions lymphatiques jouent un rôle déterminant dans notre immunité. C’est là que des globules blancs y attendent les éventuels agents pathogènes pour les détruire.

La lymphe transporte les déchets jusqu’à ce qu’ils soient pris en charge puis éliminés par les émonctoires autrement dit par les portes de sortie de l’organisme que sont principalement les reins via les urines et les intestins via les selles.

C’est aussi grâce à la circulation lymphatique que sont transportés au niveau de l’intestin grêle les acides gras à chaînes longues ainsi que les vitamines liposolubles A, D, E, K, avant de rejoindre la circulation sanguine sous les clavicules.

L’hygiène alimentaire respectueuse de la circulation lymphatique

La lymphe, même si on en parle peu, joue un rôle essentiel pour l’organisme et son fonctionnement optimal est étroitement lié à la façon de s’alimenter.

aliments respectueux de la circulation lymphatiqueL’alimentation est un carburant qui permet à l’organisme de fournir énergie et vitalité et lorsque ce carburant n’est pas celui qui est propice à l’organisme alors la lymphe se charge d’un surplus de toxines qu’elle aura beaucoup de mal à gérer.

Le choix d’une alimentation générant peu de déchets est bénéfique non seulement pour la circulation lymphatique mais aussi pour l’organisme dans sa globalité.

Une alimentation générant peu de déchets encore appelée alimentation hypotoxique fait la part belle aux aliments les plus bruts possibles, exempts de chimie agricole (insecticides, pesticides…), de chimie industrielle (exhausteurs de goût, conservateurs…) et de chimie médicamenteuse (hormones et antibiotiques donnés aux animaux).

Parallèlement un apport journalier et conséquent en légumes crus et/ou cuits et en bons corps gras riches en oméga-3 et 9 est important pour optimiser le terrain et par voie de conséquence favoriser la circulation des fluides corporels dont la lymphe.

Enfin, dans la mesure du possible, observer une certaine frugalité facilite le travail de la circulation lymphatique et est également un gage de longévité.

Un apport hydrique suffisant

Le corps est majoritairement composé de liquides et la bonne circulation de tous les fluides corporels est dépendante de l’apport hydrique journalier. Boire par petites quantités, régulièrement et principalement en dehors des repas est une belle habitude santé à adopter.

femme qui boit un verre d'eauBoire une eau peu minéralisée c’est-à-dire à faible taux de résidus à sec est idéal. Une telle eau agit comme véritable draineur.

En buvant de l’eau de boisson en quantité suffisante, le flux lymphatique circule beaucoup plus facilement pour aller se déverser dans la circulation sanguine et sont ainsi écartés tous les inconvénients liés à un épaississement de la lymphe ne parvenant pas à se débarrasser de ses toxines.

 

Les grands ennemis de la lymphe

La circulation lymphatique se charge d’autant plus de toxines qu’elle est en contact avec des agents qui l’encrassent.

C’est le cas principalement de l’alimentation industrielle, des produits non appropriés à l’être humain (tabac, alcool, drogues diverses) et de la prise de médicaments sur le long terme.

À cela peuvent s’ajouter des éliminations insuffisantes qui sont très délétères pour la circulation lymphatique. Dès lors que les mictions sont peu nombreuses et/ou que le transit intestinal est paresseux et/ou que la peau transpire peu à l’effort et/ou que la capacité pulmonaire est faible, le risque d’un épaississement lymphatique est d’autant plus présent.

Veiller à ce que tous les quatre émonctoires soient fonctionnels permet donc d’optimiser la circulation lymphatique. Les quatre émonctoires sont les portes de sortie des toxines vers l’extérieur. On distingue le couple intestins-foie, les reins, la peau et les poumons.

Quand avoir recours au drainage lymphatique manuel ?

Le drainage lymphatique manuel qu’il soit pratiqué par un professionnel de santé reconnu d’état ou non peut être réalisé à titre préventif comme un soin d’entretien à hauteur d’une fois par mois.

Dès lors qu’il y a des troubles impactant la circulation lymphatique, il peut être pratiqué une fois par semaine voire deux fois par semaine ou plus comme dans certains cas d’œdèmes vraiment importants.

Quoi qu’il en soit, il est toujours judicieux dans le moindre doute de ne pas hésiter de se rapprocher du médecin traitant.

Comment se déroule le drainage lymphatique manuel ?

Le drainage lymphatique manuel est réalisé sur tout le corps mais peut également être pratiqué uniquement sur les membres inférieurs.

Il est composé d’effleurages, d’effleurages énergétiques, de gainages et de pompages encore appelés mouvements de drainage.

La pression de drainage doit être extrêmement légère tout en restant adaptée à la morphologie de la personne. Il convient d’adapter la vitesse du massage en jouant sur l’élasticité de la peau c’est-à-dire la vitesse avec laquelle la peau après avoir été sollicitée reprend sa position initiale.

Le drainage lymphatique manuel démarre par le haut du corps, thorax, cou, visage et cuir chevelu. Puis drainage du bras gauche et enchaînement bras droit. L’abdomen, la cuisse gauche, la jambe et le pied gauche puis cuisse droite, jambe et pied droit. Et le soin se termine par la partie postérieure.

Les contre-indications au drainage lymphatique manuel

Avant de procéder au drainage lymphatique manuel, il convient systématiquement de dresser un bilan global de vitalité de la personne, permettant ainsi d’évaluer son degré d’énergie vitale, ses forces et ses faiblesses. En présence du moindre doute de la part du thérapeute, il est toujours préférable de ne pas pratiquer le drainage lymphatique manuel dans le respect du principe « d’abord, ne pas nuire » ou bien demander l’avis du médecin traitant.

Voici une liste non exhaustive des contre-indications principales :

  • Femmes enceintes et allaitantes,
  • Sujet souffrant d’insuffisance rénale,
  • Sujet souffrant d’un cancer,
  • Sujet souffrant d’insuffisance cardiaque,
  • Sujet souffrant d’hyperthyroïdie,
  • Sujet souffrant de phlébite,
  • Sujet souffrant d’importants problèmes cutanés.

Les bienfaits du drainage lymphatique manuel

Le drainage lymphatique manuel bien-être est un doux massage cocooning qui permet la reconnexion entre la tête et le corps. Il incite à une belle détente favorisant un apaisement du système nerveux. Il favorise la circulation lymphatique et également la circulation veineuse. En effet, la circulation veineuse est intimement liée à la circulation lymphatique et ce qui est favorable à l’une est favorable à l’autre.

Le drainage lymphatique manuel peut être pratiqué à des fins esthétiques pour affiner la silhouette et/ou lutter contre la cellulite.

En complément du drainage lymphatique manuel

Il est possible d’avoir recours à la gemmothérapie pour optimiser la circulation lymphatique parallèlement au drainage.

Le bourgeon de la lymphe est le bourgeon de sorbier. Le sorbier est un arbre qui pousse un peu partout en Europe, spécialement dans les régions montagneuses. Il accompagne très souvent le mélèze.Le bourgeon de sorbier Le bourgeon de sorbier est favorable à toute problématique lymphatique quelle qu’elle soit.

En revanche, une contre-indication existe quant à l’utilisation du bourgeon de sorbier, à savoir qu’il est déconseillé en cas de prise d’anticoagulants.

D’autre part, il est possible et souhaitable dans certains cas, d’orienter vers la phytothérapie pour soutenir les émonctoires dans leurs fonctions respectives de détoxification.

Le brossage à sec peut également être une aide précieuse pour la circulation lymphatique et la circulation de retour car il permet de faciliter le cheminement des fluides corporels.

Pour ce faire, il suffit de se munir d’une brosse en fibres végétales et de brosser le corps à sec en respectant toujours le sens de la circulation de la lymphe c’est-à-dire en brossant toujours dans le sens du cœur.

Enfin, dernier outil qui aide la circulation de la lymphe, l’utilisation du trampoline qui permet de « brasser » tous les fluides corporels sans pour autant brusquer les articulations.

Conclusion

« Le microbe n’est rien, c’est le terrain qui est tout » disait Claude Bernard, fervent opposant de Louis Pasteur. Or le terrain est constitué de l’ensemble des fluides corporels dans lesquels baignent les cellules.

Lorsque ces liquides corporels sont saturés de déchets, les cellules ne sont plus correctement nourries et ne peuvent plus éliminer complètement les déchets qu’elles génèrent, ce qui provoque un encrassement de l’organisme qui fait le lit des troubles des plus bénins aux plus graves.

Pour maintenir le terrain le plus assaini possible et donc pour favoriser la circulation lymphatique, il est important d’optimiser la qualité et la quantité des aliments ingérés, de bouger suffisamment et quotidiennement en fonction ses propres aptitudes et de dépasser ses émotions négatives et croyances limitantes. En effet, l’hygiène émotionnelle a elle aussi un rôle non négligeable à jouer dans le bon fonctionnement de la circulation lymphatique.

Chaque personne en fonction de son bagage génétique et de son mode de vie développe son propre seuil de tolérance face à la charge toxinique. Or ce seuil de tolérance peut être plus ou moins réduit selon l’état émotionnel de la personne. Ainsi une personne qui observe un mode alimentaire relativement équilibré, qui bouge quotidiennement peut très bien manifester les symptômes d’un terrain « encrassé » si elle est prisonnière d’émotions parasites, pesantes et destructrices.

A contrario, une personne ayant une alimentation plus anarchique, n’étant pas régulièrement dans le mouvement peut comparativement avoir un terrain plus satisfaisant si émotionnellement parlant elle se sent bien car elle élève ainsi son seuil de tolérance par rapport à la surcharge toxinique.

Le fonctionnement ou le dysfonctionnement du réseau lymphatique est dépendant de l’hygiène alimentaire, physique et émotionnelle observées.

Portrait Véronique Geronutti

Véronique Geronutti, Naturopathe
www.naturopathe-geronutti.fr