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Bien-êtreSanté naturelle

Les maux des animaux de compagnie : solutions simples et naturelles

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“Nous devrions rendre grâce aux animaux pour leur innocence fabuleuse et leur savoir gré de poser sur nous la douceur de leurs yeux inquiets sans jamais nous condamner”.
Christian Bobin

Au fil des siècles, les humains ont soigné leur animal de compagnie avec des décoctions, des cataplasmes de plantes, de l’argile.

Cependant, la société moderne a créé de nouvelles maladies, comme le souligne dans “Plantes et santé”, le docteur vétérinaire, Gilles Gromont, formateur spécialisé en phytothérapie :

“Les animaux sont malades aujourd’hui car on a oublié quelles étaient leurs conditions de vie d’origine. On castre les chats, supprimant toute imprégnation hormonale. On les garde enfermés et ils manquent de lumière. Ils passent leur vie sur des radiateurs, ce qui favorise les lithiases… Ils sont soumis à une “monodiète” de croquettes qui génère des déséquilibres et l’accumulation de molécules de synthèse. Je ne parle même pas des antiparasitaires – comprimés antipuces, gouttes contenant du fipronil1 déposées sur le dos – qui sont surtout conçus pour le confort d’usage des propriétaires mais ne sont absolument pas anodins pour la santé des animaux. Je constate également que le taux d’aluminium et de baryum, deux neurotoxiques, monte de manière inquiétante chez les animaux”.

Nos animaux de compagnie nous accompagnent tout au long de notre vie. Ils n’expriment pas systématiquement la douleur car ils supportent un seuil de douleur très élevé. C’est la raison pour laquelle il s’agit d’être attentif à toute modification comportementale de nos animaux.

L’importance de l’alimentation, clé de la bonne santé de nos compagnons

Il est à noter qu’un régime constitué exclusivement de croquettes et de pâté à bas prix – ces aliments sont généralement de nature industrielle et non d’origine biologique – ne favorise guère la santé de nos animaux. Le docteur vétérinaire, Hervé Jeambourquin, insiste :

“Les chiens et les chats ont un tube digestif court, adapté à un régime carnivore. Dans la nature, ils mangent des proies vivantes (les chats surtout) ou des charognes (plutôt les chiens), ils mangent rarement à volonté, sont souvent maigres et affamés… Aucun aliment industriel n’atteindra la qualité d’une préparation maison, réalisée avec des ingrédients choisis, distribuée en quantité raisonnable et préparée avec l’amour que vous portez à votre compagnon. L’alimentation ménagère représente un investissement en temps, mais pas en argent. En effet, une ration raisonnable et intelligemment préparée ne coûtera pas plus cher qu’une alimentation industrielle. De plus, elle apporte réellement ce qu’il faut à votre animal et elle permet d’éviter de très nombreuses maladies, donc de très nombreux frais vétérinaires et médicaments superflus. Enfin, elle permet d’avoir un animal joyeux, vif, avec un poil brillant et une belle longévité, plutôt qu’un animal obèse, triste, nonchalant et vieux avant l’âge”.

Ajouter qu’un animal bien nourri entretiendra une flore intestinale de meilleure qualité.

Les maux principaux et les solutions de traitements naturels associés en fonction des systèmes

Comme le soulignent les vétérinaires qui recourent aux médecines qualifiées de “douces”, l’utilisation des plantes sous toutes leurs formes ainsi que les huiles essentielles sont efficientes pour les maladies chroniques. À l’image de la naturopathie pour les humains, il s’agit de préserver les animaux de maux futurs et de les accompagner le plus possible vers la vieillesse en bonne santé. Ces produits naturels préservent également notre environnement.

Posologies et modes de prise

Pour les posologies et les modes d’administration, plusieurs paramètres sont à prendre en considération : la facilité de la prise, le goût des produits ou son absence, la posologie en fonction de la taille de l’animal. Dans cet article nous aborderons essentiellement les petits animaux de compagnie les chats et les chiens.

Notre expérience étant moins étendue pour les NAC, les animaux de basse-cour et les gros animaux. Nous proposons deux voies principales : cutanée et orale.

La voie cutanée :
  • Les cataplasmes (plus difficiles à gérer du fait du réflexe de l’animal à se lécher), de plantes, d’argile, à humidifier par les Hydrolats aromatiques ou de l’eau de source.
  • Les pulvérisations, pour les hydrolats aromatiques, Aloe Vera, argent colloïdal.
  • Un pansement, un shampoing avec hydrolats aromatiques, l’argile.
La voie orale :
  • Les hydrolats aromatiques, par voie interne 5 à 15 ml/j en fonction du poids de l’animal, à diluer avec l’eau de boisson, ou légèrement dans la pâté.
  • Les plantes en gélules ouvertes dans la nourriture (odeur non appétante), 10 mg/kg pour une gélule de 100 à 300 g.
  • Les infusions, 10 ml/kg, peuvent aller jusqu’à 50 ml/j pour les chats.
  • Les EPS (Extraits de Plantes Standardisées) (odeur forte). La quantité normalement observée et recommandée est de 2 ml/10 kg qui varie en fonction de l’importance du problème.
  • Les huiles essentielles demandent de la vigilance, nombreuses sont toxiques pour les chats et les NAC. Par précaution, ne pas utiliser pour les chats qui pourraient intoxiquer leur foie et pour les NAC. En revanche, elles sont utiles pour les chiens et les autres animaux.

> Plusieurs paramètres sont à respecter :

  1. Ne pas utiliser les huiles essentielles sur la peau en direct sans avoir fait au préalable un essai sur la peau de l’animal, (intérieur des pattes arrière) pendant 48 heures, ni sur le pelage.
  2. Ne pas utiliser sur les femelles gestantes ou allaitantes, pas pures dans les yeux, les oreilles, les parties intimes.
  3. Ne pas mettre les huiles essentielles sur des comprimés neutres.
  • La gemmothérapie :
    • chien : 1 goutte/10 kg/jour
    • chat : 1 à 3 goutte/jour
    • cheval : 1 ml/jour
  • Les macérâts huileux, avec les bourgeons des plantes, au début du printemps. Recette pour un macérat huileux de fleur de pissenlit : pour un pot en verre fumé de 100 ml : 1/3 d’huile végétale, d’eau de source, de glycérine végétale, remplir de fleur de fraîches, et laisser macérer 21 jours. Posologie : 1 goutte/10 kg, chien – 1 goutte pour un chat – 1/10 goutte pour NAC.
Système digestif et parasites

La mélisse est utilisée pour traiter les gastrites d’origine nerveuse, pour les spasmes digestifs et pour faciliter la digestion. Galénique : gélules ouvertes ou EPS.

Pour drainer le foie et le système digestif, le macérât huileux de pissenlit, que vous pouvez fabriquer vous-même. Posologie : 1 goutte/10 kg, chien – 1 goutte pour un chat – 1/10 goutte pour NAC.

Le frêne constitue également un excellent draineur. Posologie : gélule ouverte ou EPS.

Les huiles essentielles appliquées directement dans la région du foie s’avèrent très efficaces, la plus sûre étant le romarin chémotype verbérone.

Le chiendent est consommé dans la nature de manière spontanée par les chats et les chiens pour les aider à vomir leur boule de poils accumulée dans leur estomac. Astuce : pensez à ramasser du “chiendent” lors de balades dans les champs, mettez le chiendent dans un petit support en verre avec de l’eau, posez-le par terre et vous serez surpris !

L’hydrolat aromatique de cannelle, stimule l’appétit chez les animaux fatigués, vieillissants, en phase postopératoire.

La décoction de gingembre calme les vomissements.

Les plantes souveraines, antidiarrhéiques, sont l’alchémille et le noyer, de par leur richesse en tanin.

Les parasites internes

Après de multiples recherches liées à mes expériences, j’ai pu constater que les vermifuges chimiques permettent l’obtention encore aujourd’hui d’un résultat meilleur. Ce qui est dommageable car nombreux sont ceux qui contiennent du fipronil !

En revanche, il est à noter que des animaux bien nourris avec une flore intestinale saine sont moins propices à développer des parasitoses : le terrain est tout, la maladie n’est rien ainsi que le soulignait Claude Bernard.

Le composé liquide des Laboratoires COPMED Vermifluide® peut être conseillé pour traiter nos compagnons animaux. Commencez le traitement pendant une nouvelle ou une pleine lune, jusqu’à la prochaine pleine ou nouvelle lune. Cependant, pour le chat, en raison de la présence d’ail, il faut être vigilant à bien respecter la dose conseillée (5 ml par jour soit 1 cuillère à café). En effet, l’Institut de pharmacologie et de toxicologie vétérinaire à l’Université de Zurich a constaté que la dose toxique de l’ail était de 5 grammes par kilo de poids corporel, sachant qu’une gousse d’ail peut peser 2 à 3 grammes. 1 cuillère à café de Vermifluide contient 5 mg d’ail donc bien en dessous du seuil toxique.

Systèmes rénal et urinaire

L’orthosiphon soulage les cystites. Son action est rapide. Forme galénique : ampoules, gélules ou EPS dans la nourriture.

Le desmodium avec la piloselle, associées à l’orthosiphon sont bénéfiques en cas de cystites. Forme galénique : infusion, ampoule, gélule.

La reine-des-prés, le cassis et l’ortie, sont quant à elles connues pour leur efficacité. Il est à noter qu’elles interviennent également pour l’appareil locomoteur.

Le tribulus reste un bon complément surtout pour les cystites chez les animaux qui consomment beaucoup de croquettes favorisant, regrettablement, un pH acide des urines.

Système cutané

En cas de sensibilité cutanée, le laboratoire COPMED recommande dans la gamme animale le supplément nutritionnel : Peau-pelage. Nous avons remarqué que ce produit est intéressant en friction sur le pelage.

Le gel d’Aloe Vera, ou en ampoule proposé par le laboratoire COPMED pourra soulager les inflammations de la peau. Son pouvoir est d’être hydratant, calmant et régénérant.

Les puces et les tiques seront bien maîtrisées par les huiles essentielles répulsives pour les chiens, telles que l’eucalyptus citronné, le géranium rosat, la lavande aspic, le kunzea, le tea tree, soit pures, soit sur des points du corps, creux des pattes arrière, ligne du dos ou en pulvérisation (diluer avec un hydrolat aromatique avant la ballade) ; pour les chats, on préférera utiliser un hydrolat en friction sur son pelage.

Système osseux

La gemmothérapie est active. Le cassis, pour son action modulatrice de l’inflammation, le séquoia, la vigne soulagent l’arthrose.

Le curcuma agit en tant qu’anti-inflammatoire et antalgique. C’est un chondroprotecteur vrai ! Petit rappel : il intervient dans le métabolisme hépatique et donc dans la synthèse de la vitamine D.

Les bourgeons de pin, de sapin et de séquoia, sont les bourgeons de la trame osseuse, de la croissance et du cartilage. Dans toutes ces indications ils ont une place de choix et notamment dans les reconstitutions des os après une fracture.

Tant qu’aux plantes, la prêle, et l’ortie font des merveilles pour la reminéralisation, pour la reconstruction du collagène au niveau de l’os, les œdèmes et la trame du tissu conjonctif.

Le bambou s’emploie pour les problèmes des disques intervertébraux associés à la prêle.

Système immunitaire

L’EPS de cyprès se révèle puissant contre les virus de nos animaux (d’ailleurs pour les humains également !). En revanche, les tanins contenus dans le cyprès peuvent conduire les chats à refuser ce traitement. Associé à la réglisse et/ou au cassis, cela s’avère parfois plus simple.

Les champignons vont agir en tant qu’immunomodulateurs et sont riches en polysaccharides, tels que le shiitake, le reishi et le karawataké. Le laboratoire COPMED propose MYCO DEFENSES®, à base de Pleurote, Shiitake Maïtake Reishi. Posologie : ½ à ¼ de gel en fonction du poids de l’animal, dans la pâté ou une pâte appétante.

La propolis est, comme vous le savez, antitout ! Bactéricide, cicatrisante, fongicide. Galénique : poudre. Posologie : 1 gel ouverte/j/10 kg.

L’argent colloïdal, dosé de 5 à 20 ppm, est anti-infectieux et immunomodulateur, voie interne et externe, pour le Sida du chat et pour la maladie de Lyme, les dermatites infectieuses ou fongicides. Posologie : entre 1 à 5 ml pour 10 kg, 2 ml/jour pour les chats, 5 à 20 ml pour les chiens. En mode vétérinaire la dilution 15 ppm est la plus utilisée.

L’EPS de plantain est profitable pour les pathologies pulmonaires.

L’extrait de Pépin de Pamplemousse, ou EPP, qui ne contient aucun conservateur. Posologie : 1 goutte/kg 1 fois par jour et en cas de crise 3 gouttes/j.

L’infusion de camomille soulage les conjonctivites pour nettoyer les yeux de vos animaux.

Système nerveux et émotionnel

Accordons une place de choix aux Élixirs Floraux du Dr Edward Bach, ainsi que ceux du Bush australien, et à tous les autres qui peuvent être également utilisés pour tous les désordres d’ordres psychiques, émotionnels. Les indications sont semblables à celles des humains.

Par exemple, les élixirs floraux de pommier et de bottle-brusch, peuvent être utilisés pour un compagnon animal qui se lave ou agit de manière obsessionnelle, tombe souvent malade ; le noyer associé à l’hélianthème pour un animal qui vient d’être adopté et qui craint tous les nouveaux bruits de la maison.

Le tilleul en gemmothérapie détend nos compagnons. L’Hydrolat Aromatique de verveine rassérène les chats. Posologie : friction du pelage.

L’eschscholtzia apaise le jeune animal trop actif la nuit, le boulimique, l’hyperactif, les anxieux avec le cœur qui bat trop vite. Galénique : poudre de plante, infusion.

La plante à chat, bien connue des propriétaires de chat, la valériane et surtout sa racine, qui pourra rendre votre chat addict ! Elle est la colonne vertébrale des troubles du comportement, si l’anxiété est installée depuis longtemps, associée à des difficultés du sommeil et des contractions musculaires. Galénique : poudre de plante, racine fraîche cueillie en bordure de forêt.

Acupuncture, ostéopathie, luminothérapie sont utilisées avec des très bons résultats, mais pratiquées encore de manière trop discrète, exceptées l’ostéopathie et l’homéopathie.

Lors de la rédaction de cet article, j’ai pu constater que les informations disponibles sur les sites internet sont encore contradictoires et non vérifiées sur certaines plantes qui, par précaution, n’ont pas été citées.

Il s’agit d’avancer prudemment lorsque nous entendons accompagner nos animaux naturellement mais activement, ce qui est bon pour les humains ne l’est pas forcément d’une espèce à une autre chez les animaux.

Par conséquent, un long chemin reste encore à parcourir par les maîtres des animaux, par les vétérinaires qui sont encore trop peu nombreux à nous proposer des solutions alternatives, douces, non invasives tout en étant respectueuses de nos compagnons animaux.

“On peut juger la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux sont traités.”
Gandhi

Bibliographie :

  • Guide pratique de la phyto-aromathérapie pour les animaux de compagnie de P. May, Ed Med’Com
  • La phytoembryothérapie, l’embryon de la gemmothérapie de Ledoux, et Guéniot, Ed Amirys
  • L’aromathérapie exactement, Pénoêl et Franchomme, Ed Jallois
  • Soigner son chat naturellement, Angela Knocks-Münchberg, Ed Artémis

Johanna Dermi

Naturopathe, Thérapeute, Auteure Accompagnatrice naturelle des
maux des petits animaux
www.johanna-dermi.com – 01 42 50 10 80

1 – Composant de la famille chimique des phénylpyrasol utilisé dans des produits vétérinaires contre les puces, les acariens et les tiques. En grandes quantités, il pourrait causer des dommages hépatiques, au niveau de la thyroïde ou des reins. Écotoxicité importante pour les abeilles domestiques, annoncés par les apiculteurs quand il est notamment utilisé pour les semences de maïs.