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Interview Dr Jean-Pierre Willem : Rencontre avec un médecin au grand cœur

Interview Dr Jean-Pierre Willem : Rencontre avec un médecin au grand cœur

Le docteur Jean-Pierre Willem est un des derniers grands médecins explorateurs. Véritable «aventurier du bistouri», ses premiers souvenirs sont des souvenirs de guerre : il grandit dans les Ardennes, pendant la seconde guerre mondiale. Plus tard, tout jeune étudiant en médecine, il part en Algérie en pleine guerre d’indépendance. C’est la première étape d’un étonnant parcours qui l’amènera à travailler, dans les années 1960, dans toutes les zones de conflit : Algérie, Viêt Nam, Cambodge, Laos, Septembre noir, Somalie, Liban, Irak, Syrie… Il y fera les rencontres les plus étonnantes comme celle d’Albert Schweitzer, de mère Teresa ou de Che Guevara, dans des circonstances rocambolesques.

Nourri d’une vraie compassion, le Dr Jean-Pierre Willem pose le regard d’un humaniste sur tous les peuples qu’il rencontre. Au fil des années, dans ces différents pays, il observe et apprend les thérapeutiques locales et pratique l’«ethnomédecine».  C’est ainsi qu’il développe l’utilisation des huiles essentielles et des plantes médicinales, peu coûteuses et souvent disponibles sur place.

Volontiers rebelle, il n’hésite pas à dénoncer les excès d’une médecine occidentale bien éloignée de la réalité de ces pays.

Une vie passionnante qui permet de comprendre comment un chirurgien de guerre formé à la médecine académique est, au fil de ses aventures, devenu un des plus grands spécialistes d’une médecine naturelle, loin de l’industrie pharmaceutique.

Jade Perraud : Dr Willem pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Et nous parler de votre parcours ?

Dr Jean-Pierre Willem : Ma vocation pour la médecine émerge à la vision du film Il est minuit Docteur Schweitzer. « Je ferai médecine et j’irai le rejoindre à Lambaréné au Gabon. » En attendant il faut étudier. Je choisis la faculté de médecine de Lille.

Lors de mes études au lycée de Sedan, durant les weekends et les vacances, je deviens aide opératoire auprès du chirurgien.  Après des centaines d’opérations j’ai acquis certaines techniques qui me serviront dans mes missions.

En 1960 lors de la guerre d’Algérie, je lance un appel dans la presse aux étudiants en médecine pour tenir le rôle d’infirmier dans les dispensaires. Ils seront 93 carabins à rejoindre ce pays en guerre durant les grandes vacances. L’expérience est concluante. Désormais je me destinerai à la médecine humanitaire et parcourrai durant 50 ans les différents continents.

En 1964 je rejoins enfin le Dr Schweitzer dont je serai le dernier assistant. Son contact quotidien sera un enrichissement. Je retiens un conseil essentiel : « soigner, c’est d’abord être à l’écoute ».

Jean-Pierre Willem et Albert Schweitzer Jean-Pierre Willem a été l’un des derniers assistants du Docteur Albert Schweitzer en 1964 à Lambaréné, au Gabon, et participe toujours à de très nombreuses missions humanitaires.
Jean-Pierre Willem et Albert Schweitzer
Jean-Pierre Willem a été l’un des derniers assistants du Docteur Albert Schweitzer en 1964 à Lambaréné, au Gabon, et participe toujours à de très nombreuses missions humanitaires.

Jade Perraud : Qu’est-ce qui vous a amené vers les médecines douces alors que vous aviez commencé en tant que médecin de guerre ?

Dr Jean-Pierre Willem : En 1965-66 je fais mon service militaire à la coopération au Rwanda. Confronté à une maladie cutanée redoutable – à savoir l’ulcère phagédénique – inaccessible à la médecine, je suis condamné à amputer les membres inférieurs de jeunes gens qui, ne résistant pas à la douleur, se suicident. Une bien triste solution. Puis eurêka ! Je me souviens de la conservation des momies dont les corps ne se putréfient pas grâce aux extraits aromatiques. J’applique des huiles essentielles sur les plaies. C’est le miracle, en 3 semaines, l’infection est jugulée, l’ulcère se cicatrise. C’est la liesse dans le bourg. Ma réputation s’étend dans la région des grands lacs, et parvient au Che Guevara qui porte la révolution dans la région. Ce dernier veut me rencontrer. Ce sera chose faite.

Ma réputation s’étend dans la région des grands lacs, et parvient au Che Guevara qui porte la révolution dans la région

Il y en aura beaucoup d’autres. Le Che s’intéresse aux médecines naturelles. Il connaît déjà les huiles essentielles. Il est fier de me parler de sa « ferme médicale » qu’il a montée à Jovellanos entre la Havane et Santa Clara. Je lui ai parlé d’une plante hypernutritive, le Moringa. Il emportera des graines pour les planter dans sa ferme. J’apprendrai plus tard qu’il en a prescrit à Fidel Castro qui en a pris jusqu’à sa mort.

En 2014 je me rendrai à Cuba. Etant l’un des derniers à avoir connu le célèbre Che, je suis auréolé de gloire. J’enseigne aujourd’hui l’aromathérapie aux étudiants de 6ème année à Santa Clara.

En 1972 je rejoins Bernard Kouchner pour créer l’association les Médecins sans frontières. Les missions humanitaires se succèdent. Considérant les failles de ces missions et l’imposition d’une médecine occidentale je crée à la Sorbonne la faculté libre de médecines naturelles pour former les futurs Médecins aux pieds nus. Avant de partir en mission les volontaires doivent suivre une double formation : l’ethnomédecine et la phyto-aromathérapie.

Nicolas Lecordier : Qu’est-ce que l’Ethnomédecine ?

Dr Jean-Pierre Willem : L’ethnomédecine est une nouvelle approche médicale qui s’inscrit dans les sciences humaines. C’est l’étude de l’homme dans la société avec ses représentations mentales, ses rites, ses religions, sa pharmacopée.

Sur place les médecins aux pieds nus créent un jardin médicinal. A partir des plantes ils élaborent des préparations galéniques (teintures, sirops, gélules, huiles essentielles…). Les populations secourues disposent de remèdes naturels bon marché, efficaces et disponibles.

Les missions des volontaires se succèdent sur l’ensemble des continents (Guatemala, Brésil, Sri Lanka, Burkina Faso, Bangladesh, Viêt Nam, Inde…). Lors d’une mission implantée à Calcutta nous recevons la visite de mère Teresa. Impressionnée par une telle approche simple, efficace, cette dernière me demande de former ses religieuses. Ce serait un outil essentiel pour ses sœurs. Leurs communautés pourraient rayonner dans les villages des différents continents. Malheureusement la bonne mère nous quittera quelques mois plus tard.

Hôpital souterrain (Guerre Iran - Irak - 1983)
Hôpital souterrain (Guerre Iran – Irak – 1983)

J’exerce mon art de la chirurgie dans 16 guerres (la dernière en Syrie). Nous sommes loin des médecines douces !

De mon côté, je continue à parcourir la planète. Certaines missions sont plus éprouvantes que d’autres, notamment lors des conflits armés. J’exerce mon art de la chirurgie dans 16 guerres (la dernière en Syrie). Nous sommes loin des médecines douces !

Entre deux missions, j’étudie l’acupuncture, l’homéopathie, la médecine ayurvédique, les huiles essentielles. Cette constellation de thérapies non officielles où scintille une profusion de nouvelles pratiques de santé me servira dans ma pratique quotidienne.

Nicolas Lecordier : Pourquoi pensez-vous que les huiles essentielles et les autres médecines douces sont une médecine d’avenir ?

Dr Jean-Pierre Willem : L’étonnant engouement du public français pour les médecines naturelles doit être, au moins en partie, compris comme la conséquence de l’inaptitude de la médecine occidentale à couvrir de manière satisfaisante certains besoins en rapport avec la souffrance, la maladie, l’infirmité et la mort.

En définitive, la médecine occidentale moderne, dont la composante technique est très importante, doit sûrement une partie déterminante de son efficacité aux champs d’action limités qu’elle s’est donné. En revanche, la complexité de son langage et la lourdeur de ses armes l’ont rendue progressivement inapte à la prise en charge d’une grande variété de situations pathologiques qui représentent aujourd’hui l’immense majorité des motifs de demande d’aide médicale et de soins.

Si les médecines alternatives proposent un autre rapport à la maladie et d’autres modes de soins, leur séduction réside aussi, semble-t-il, dans ce qu’elles sont riches de représentations et de croyances sur l’être humain, le sens de l’existence, la place de l’homme dans l’univers. Le strict cadre de la santé, de la maladie, de la médecine est ici largement dépassé.

Passionné par ce vaste espace de ces approches et autres médecines, je me lance dans l’écriture de livres. J’en rédigerai une quarantaine. Certains seront des bestsellers (« Les huiles essentielles, médecine d’avenir », « Le secret des peuples sans cancer » – aux éditions du Dauphin).

J’écris des articles dans les revues, je passe dans les radios, bien malgré moi je suis reconnu par mes pairs comme chef d’école. Parallèlement les tracas administratifs ne se font pas attendre. Les lobbies pharmaceutiques défendent leur pré carré.

Après un demi-siècle de pratique, je pars en guerre contre les méfaits de la médecine allopathique ; je les dénonce sur un site (association-biologique-internationale.com) qui connaît un énorme succès.

Je fais la promotion des huiles essentielles qui offrent des solutions efficaces dans la plupart des pathologies, notamment dans le domaine infectieux. Considérant que les antibiotiques deviennent de plus en plus résistants et inopérants dans les pathologies virales, les huiles essentielles devraient devenir le recours systématique.

Jade Perraud : Selon vous quelles sont les causes des maladies du XXIe siècle ?

Dr Jean-Pierre Willem : Devant le peu de résultats de la médecine dominante dans une grande variété de pathologies, les patients pratiquent un « nomadisme médical » ; ils vont de médecins généralistes à un ensemble de médecins spécialistes. Seuls les médecins de terrain ont pris conscience que le problème se situe au niveau de l’encrassage cellulaire et tissulaire.

L’homme empoisonné, c’est chacun d’entre nous qui souffrons de mille pollutions. La planète Terre est devenue un gigantesque hôpital ! Notre corps doit aujourd’hui combattre sur tous les fronts : stress, anxiété, sédentarité, pollution de l’eau et de l’air, toxines, aliments dévalués, tabac, alcool, tranquillisants, hormones, colorants, additifs, etc.

Jamais dans l’histoire de l’humanité nous n’avons tant exposé notre organisme à un si vaste déluge d’agressions.

Jamais dans l’histoire de l’humanité nous n’avons tant exposé notre organisme à un si vaste déluge d’agressions. Des maladies considérées hier comme des cas relativement peu courants sont devenues aujourd’hui des maladies dites de « civilisation ».

Jade Perraud : Comment les métaux lourds sont-ils arrivés à polluer nos organismes? Peut-on échapper à cette pollution?

Dr Jean-Pierre Willem : Tout commence au niveau de l’alimentation avec une nourriture plus abondante mais désormais industrialisée, dénaturée, saturée de pesticides, d’additifs plus ou moins toxiques, de métaux lourds, de nanoparticules, d’OGM, qui agresse notre métabolisme et génère le diabète, l’obésité, les pathologies cardiovasculaires et neurodégénératives, et une litanie de maladies d’encrassage et auto-immunes.

Face à tous ces agresseurs, les cinq barrières destinées à notre protection sont débordées.

Face à tous ces agresseurs, les cinq barrières destinées à notre protection sont débordées. Cela commence au niveau de la barrière immunitaire intestinale qui devient poreuse et laisse passer les déchets alimentaires, les bactéries, les virus, et les minéraux. Les conséquences sont multiples.

Pourtant, les moyens de rééquilibrer l’intestin sont à la portée de tous : changer son alimentation, choisir les cuissons adéquates, privilégier les aliments protecteurs, utiliser les micro-nutriments adaptés et spécifiques. Autant de principes de base pour prendre soin de notre intestin afin de recouvrer une bonne santé.

Nous disposons de compléments alimentaires pour rééquilibrer l’écosystème intestinal et réguler la perméabilité. Perméa-Regul® est une association synergique d’actifs d’origine naturelle. Il est indiqué dans l’ensemble des maladies d’encrassage ou d’élimination. Il restaure la perméabilité intestinale mise à mal par les maladies inflammatoires intestinales (allergies, intolérances alimentaires, stress, agents pathogènes, grosses molécules antigéniques).

Quant aux candidoses si fréquentes qui causent un mal-être, on peut recourir au Candibiotic®, qui enraye les infections fongiques et renforce le terrain.

Nicolas Lecordier : Comment voyez-vous évoluer les médecines douces ?

Dr Jean-Pierre Willem : Aujourd’hui, il est impératif de posséder les connaissances permettant d’éviter tous les effets indésirables liés à l’usage des médicaments, d’identifier les dégâts métaboliques générés par l’ensemble des polluants environnementaux, pour offrir à la population le meilleur service possible.

Il est grand temps que la médecine dominante prenne conscience de l’émergence d’un nouveau paradigme environnementaliste, c’est à ce prix que la médecine réunifiée pourra résoudre nombre de maladies insolubles.

Aujourd’hui, il me reste à transmettre mon savoir et ce que j’ai acquis durant un demi-siècle de pratiques.

Je continue à écrire des livres. L’un sortira fin janvier : « 100 maladies du XXIème siècle » aux éditions Testez. L’autre en mars : « Faire face à toutes les pollutions » aux éditions Dangles.

Mémoires d’un médecin aux pieds nus

Jean-Pierre Willem – Éditions Albin Michel

Le Dr Jean-Pierre Willem est un des derniers grands médecins explorateurs. Véritable « aventurier du bistouri », ses premiers souvenirs sont des souvenirs de guerre : il grandit dans les Ardennes pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de partir, jeune étudiant en médecine, en Algérie en pleine guerre d’Indépendance.

C’est la première étape d’un parcours qui l’amènera à travailler, dès les années 1950, dans toutes les zones de conflit : Gabon, Rwanda, Vietnam, Cambodge, Jordanie, Thaïlande, Laos, Liban, Iran, Irak, où il rencontrera notamment Albert Schweitzer, Mère Teresa et Che Guevarra.

Au fil des années et des voyages, le Dr Jean-Pierre Willem observe et apprend les thérapeutiques locales et développe l’« éthnomédecine ». Il utilise des huiles essentielles et des plantes médicinales et n’hésite pas à dénoncer les excès d’une médecine occidentale éloignée de la réalité de ces pays.

Ce récit retrace le parcours passionnant d’un chirurgien de guerre formé à la médecine académique, devenu un des plus grands spécialistes d’une médecine naturelle, à mille lieues de l’industrie pharmaceutique.

(485 pages – 21,80 e)

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