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De nombreuses personnes apprécient la saison automnale pour la beauté des couleurs flamboyantes qu’elle dépose dans la nature. D’autres appréhendent son arrivée en raison de la chute progressive des températures, du raccourcissement des jours et de la baisse de luminosité. Ces phénomènes possèdent un réel impact sur notre organisme et notre état d’esprit, c’est pourquoi il est important de bien se préparer à l’adaptation thermique, immunitaire et énergétique qui nous attend.

Quels sont les avantages des huiles essentielles ?

Aujourd’hui, l’intérêt porté à la préservation de la planète et le développement de produits naturels redonne toute sa place à l’aromathérapie. Connue depuis des millénaires, cette branche de la phytothérapie a toujours été tenue en haute estime dans le monde entier. L’usage de plantes aromatiques a longtemps été associé à un savoir empirique, toutefois, les bienfaits des huiles essentielles sont désormais prouvés par de nombreux travaux scientifiques.

Contrairement à la plupart des médicaments allopathiques, les huiles essentielles sont de véritables concentrés de molécules aromatiques. En effet, chaque goutte peut contenir plusieurs dizaines, voire centaines, de molécules agissant en synergie ! Ainsi, elles doivent être manipulées avec précaution et de petites quantités suffisent pour en ressentir pleinement les effets.

De plus, cette extraordinaire variété moléculaire offre aux huiles essentielles un champ d’action extrêmement vaste et un très large panel de propriétés : antivirales, antibactériennes, analgésiques, apaisantes, anti-inflammatoires, cicatrisantes, décongestionnantes, expectorantes…

Enfin, lorsqu’elle est utilisée intelligemment, l’aromathérapie peut constituer un accompagnement naturel à certains traitements, en assistant le corps dans ses fonctions régénératrices et d’auto-guérison. L’utilisation d’huiles essentielles à des fins thérapeutiques permet l’harmonisation de la santé physique et mentale. Elle peut également nous aider à soigner les petits maux du quotidien de toute la famille ou prévenir différents troubles physiques et psychiques.

Quelles huiles essentielles choisir ?

Il convient d’utiliser des huiles de grandes qualités garantissant la pureté du produit, l’absence de contaminants, une distillation complète ainsi que des cultures de plantes dans des conditions optimales. Le choix d’une huile essentielle doit déprendre de nombreux critères de qualité. La certification botanique selon la nomenclature internationale doit être clairement exprimée sur l’emballage, sous son nom latin précisant le genre, l’espèce et la sous-espèce. Cela permet notamment d’éviter les confusions entre les différentes appellations populaires. Pensez également à vérifier l’organe producteur : selon la partie de la plante utilisée, les huiles essentielles peuvent avoir des compositions chimiques et des activités différentes.

Une plante de même variété botanique peut également produire des huiles essentielles de compositions chimiques différentes selon son origine, son pays, son climat et son sol de culture. Pour connaître précisément la composition d’une huile essentielle, on définit donc son chémotype. Le chémotype est une sorte de « carte d’identité » qui permet de définir les molécules actives majoritairement présentes dans une huile essentielle. Il identifie et quantifie chacune des molécules et assure ainsi la composition précise de l’huile. Le chémotype est défini en laboratoire à l’aide d’une chromatographie en phase gazeuse liée à une spectrométrie de masse.

Enfin, les labels sont souvent des gages de qualité et de pureté. Nous vous conseillons vivement d’opter pour des huiles essentielles issues de l’agriculture biologique garantissant une huile sans pesticide, sans OGM, respectueuse de l’environnement et du bien-être animal.

L’immunité

En automne, les premiers virus refont leur apparition. En effet, notre système immunitaire sera de plus en plus sollicité à mesure que l’on se rapprochera de l’hiver : toux, rhume, sinusite, maux de gorge, état grippal… Cette année plus que jamais, il est important de renforcer ses défenses immunitaires et de bien se préparer à affronter l’hiver.

Pour ce faire, une molécule réputée en aromathérapie se démarque :

Le 1,8 cinéol

Le terme cinéol viendrait de « kiné », le mouvement, et de « éole », le dieu des vents. Le 1,8 cinéol (anciennement eucalyptol) est donc puissamment actif sur la fonction respiratoire. La commission E ainsi que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont reconnu son usage pour traiter l’inflammation des voies respiratoires, de la gorge ou des muqueuses de la bouche.

Le 1,8 cinéol est réputé pour son action antivirale non négligeable et supérieure par rapport aux autres composants communs d’huiles essentielles tels que le menthol, le thymol, le linalol ou le limonène. En effet, le 1,8 cinéol est l’un des composés les plus actifs, notamment lorsque le virus est en phase de réplication intracellulaire1. Par exemple, des études laissent suggérer que le 1,8 cinéol possède des propriétés antivirales très efficaces contre l’Herpes simplex (HSV1) et contre le virus bronchitique (IBV) dont il inhibe les réplications intracellulaires2.

3 types d'huiles essentielles avec des propriétés sur la santéDe nombreuses études ont également mis en évidence la capacité du 1,8 cinéol à faciliter la clairance mucociliaire, l’expectoration et la réduction des épisodes aigus de toux3. Il semblerait également que le 1,8 cinéol puisse être d’une grande aide en cas de sinusite dans la mesure où il fluidifie efficacement les sécrétions respiratoires. De plus, il lutte contre le ralentissement des battements ciliaires à l’origine de l’obstruction des sites de drainage et des sensations de congestion, de pression et de douleurs4.

Le 1,8 cinéol pourrait ainsi apparaître comme l’équivalent de spécialités expectorantes largement utilisées en médecine conventionnelle et pourrait être envisagé comme une alternative efficace aux antibiotiques dans le traitement des pathologies de la sphère respiratoire non compliquées : bronchite aiguë, bronchite chronique, sinusite et BPCO5.

Outre sa propre fonction antibactérienne, le 1,8 cinéol potentialise l’activité d’autres composés antibactériens lorsqu’il y est associé. En effet, il cause un déséquilibre au niveau de la membrane bactérienne, augmentant ainsi la perméabilité des parois et facilite la pénétration d’autres composés actifs à travers ces dernières6. Son utilisation en synergie avec d’autres composés tels que des phénols, laisse donc entrevoir tout son potentiel antibactérien.

Le 1,8 cinéol possède également des propriétés antifongiques. En effet, de nombreuses études ont montré des effets limitant la croissance mycélienne de nombreuses espèces fongiques telles que Aspergillus flavus7 ou encore Candida albicans8.

Le 1,8 cinéol peut être administré par voie orale ou cutanée. Toutefois, c’est la voie atmosphérique qui est à privilégier en raison d’une absorption bien plus rapide. Sa présence peut être détectée dans le sang au bout de 5 minutes et il atteint un pic de concentration plasmatique au bout d’environ 18 minutes9. Attention tout de même, le 1,8 cinéol n’est pas recommandé pour les jeunes enfants (moins de 6 ans) et les femmes enceintes.

De nombreuses huiles essentielles présentent le 1,8 cinéol comme constituant majoritaire :

  • L’huile essentielle d’eucalyptus (Eucalyptus globulus)

C’est une huile obtenue par distillation de ses feuilles. Les aborigènes australiens furent les premiers à découvrir les propriétés médicamenteuses de l’eucalyptus. Ils utilisaient ses feuilles pour soigner la fièvre et divers autres maux. En Europe, l’eucalyptus était utilisé en emplâtre pour soigner les plaies et son huile essentielle servait à aseptiser les cathéters urinaux dans les hôpitaux.

Cette huile essentielle renferme 70 à 80 % de 1,8 cinéol ainsi qu’une plus petite partie d’alpha-pinène. Elle possède donc une activité bactéricide, notamment efficace contre Escherichia coli et Staphylococcus aureus10, antivirale, antifongique, mucolytique, expectorante et anti-inflammatoire.

L’huile essentielle d’eucalyptus est la plus efficace en cas d’infection pulmonaire. En effet, elle est couramment préconisée en cas d’infections respiratoires basses (toux grasse, bronchite, bronchopneumonies…), mais également en cas d’infections cutanées (démangeaisons, pédiculoses, dermites bactériennes et candidosiques, dermatoses…) ainsi qu’en cas de douleurs névralgiques ou rhumatismales (bursite, sciatique, arthrite…).

Concernant son mode d’administration, on privilégiera la voie pulmonaire, soit en diffusion atmosphérique (en mélange avec d’autres huiles essentielles non irritantes, dans un diffuseur par nébulisation), soit par inhalation sèche (1 à 2 gouttes sur un mouchoir). Attention tout de même, il existe un risque d’assèchement des muqueuses chez les personnes asthmatiques, les personnes sensibles et les jeunes enfants, en raison de sa très forte concentration en 1,8 cinéol. Elle peut également être utilisée par voie orale (1 à 2 gouttes diluées dans un peu d’huile végétale alimentaire) ou par voie cutanée en dilution dans une huile végétale (5 à 15 %).

  • L’huile essentielle de niaouli (Melaleuca quinquenervia ou Melaleuca viridiflora)

Elle provient de la distillation par entraînement à la vapeur d’eau de feuilles cueillies à la main de l’arbre Melaleuca quinquenervia. L’huile possède une couleur jaune pâle à jaune vert, son odeur est fraîche, intense, aromatique et légèrement amère. La composition chimique de l’huile essentielle de niaouli varie grandement en fonction de son origine géographique. Le principal chémotype issu de Madagascar renferme 40 à 60 % de 1,8 cinéol. On y retrouve également du viridiflorol, de l’alpha-pinène et de l’alpha-terpinéol. Ainsi, elle possède une grande activité anti-infectieuse, antibactérienne, antivirale et antifongique. Elle a également une action mucolytique et expectorante. On retrouve son utilisation thérapeutique dans des cas d’infections respiratoires et ORL (rhinopharyngite, bronchite, rhume…), d’infections cutanées (acné, mycoses, furoncles…) ainsi que d’infections virales (grippe, herpès buccal, zona…). On lui trouve un fort effet immunostimulant puisqu’elle potentialise l’immunité cellulaire médiée par les lymphocytes T. En revanche, elle n’affecte pas l’immunité humorale11. Ainsi, elle peut être utilisée en cas de déficience immunitaire passagère et en prévention grippale.

L’huile essentielle de niaouli est également réputée pour son action radioprotectrice en diminuant l’intensité et la durée de l’inflammation liée à l’irradiation de tissus cutanés12. Elle peut donc être utilisée en prévention de radiodermites.

Concernant ses modes d’utilisation, elle peut être conseillée par voie orale diluée dans un peu d’huile végétale alimentaire, par voie cutanée en dilution dans une huile végétale (de 5 à 30 %) ou par voie pulmonaire en diffusion atmosphérique, en inhalation humide (2 gouttes dans un bol d’eau bouillante) ou en inhalation sèche (1 à 2 gouttes sur un mouchoir). Par ailleurs, le niaouli est un très bon antiseptique atmosphérique.

  • L’huile essentielle de ravintsara (Cinnamomum camphora)

Elle provient étymologiquement du malgache « ravina », feuille, et de « tsara », bonne. Ainsi, ses « bonnes feuilles » sont couramment utilisées à Madagascar dans le cadre de nombreuses infectionsravintsara avec action sur l'immunité pour renforcer les défenses immunitaires de l’organisme. L’huile essentielle de ravintsara issue de cette île renferme 50 à 60 % de 1,8 cinéol ainsi que du sabinène, de l’alpha-terpinéol, de l’alpha-pinène et du bêta-pinène. En plus de son fort potentiel immunostimulant, elle possède également une forte activité antivirale par inhibition de la formation des acides nucléiques viraux (ADN et ARN) impliquée dans la réplication virale13,14. Elle s’avère être un antifongique plus puissant que certains antifongiques de synthèse tels que le miconazole et le clotrimazole15 et possède une activité anti-inflammatoire par inhibition de la production de médiateurs de l’inflammation (IL-1ß, TNF-α, PGE2…). Enfin, elle possède une légère action stimulante du système nerveux, sans pour autant être excitante.

Elle est couramment utilisée dans les cas d’infections respiratoires et ORL (laryngite, angine, toux, otite…), d’infections virales (grippe, mononucléose, entérites virales, herpès labial…) ainsi qu’en cas de déficience immunitaire importante.

Généralement déconseillée chez les personnes épileptiques et asthmatiques, l’huile essentielle de ravintsara est toutefois dénuée de toute toxicité aux doses physiologiques en raison de son exceptionnelle tolérance. Elle peut être utilisée par voie orale diluée dans une huile végétale alimentaire, par voie cutanée en dilution dans une huile végétale (maximum 30 %) ou par voie pulmonaire en diffusion ou en inhalation.

La sphère psychique

⇒ La morosité automnale

L’automne est une saison de transition importante au cours de laquelle s’opèrent de nombreux changements. Cela peut représenter de nombreuses sources de stress impactant directement notre moral. Selon la Médecine Traditionnelle Chinoise, l’énergie de la nature décline et notre organisme ralentit. De plus, nous devons nous adapter à un nouveau rythme de vie, avec des journées plus courtes, un temps d’ensoleillement réduit et des températures plus froides. L’automne est également la saison des bilans, entre la fin des vacances estivales et le commencement d’une nouvelle année scolaire imposant le retour à un rythme de vie plus strict. La dépression saisonnière ou « trouble affectif saisonnier » est un mal bien connu qui prend sa source dès les premières semaines d’automne. Les personnes les plus sensibles à la baisse de luminosité naturelle – et donc à la baisse de sérotonine dans le cerveau – vont progressivement ressentir un manque d’énergie et un moral vacillant. Ce phénomène peut conduire à une véritable dépression et peut entraîner de grandes difficultés.

Pour garder le moral et accueillir l’automne de manière plus sereine, il est possible de se tourner vers des molécules aromatiques très efficaces :

Le linalol

Le linalol est un alcool tertiaire de la famille des monoterpénols, incolore ou de couleur jaune pâle. Le linalol est considéré comme une substance non photo-toxique, possédant un faible pouvoir allergisant. D’autre part, quelle que soit la voie d’utilisation, aucune toxicité n’a été reliée à cette molécule. De nombreuses études ont attesté de son impact sur le système nerveux. Une équipe de scientifiques japonais a démontré que le linalol agit sur les mêmes régions du cerveau que les anxiolytiques16. En effet, le linalol possède une action antidépresseur-like qui s’explique par l’interaction avec les systèmes monoaminergiques. Il exerce à la fois une action sur la voie sérotoninergique via les récepteurs postsynaptiques et sur le système adrénergique via les récepteurs alpha-2 adrénergiques17,18.

Le linalol possède également une forte activité anti-infectieuse ainsi qu’anti-inflammatoire par inhibition de la voie de signalisation NF-kB (réduction de la production de cytokines inflammatoires).

L’acétate de linalyle

Il s’agit d’un ester de la famille des terpènes obtenu par estérification du linalol. Parmi les expérimentations trouvées dans la littérature scientifique, les principales activités qui en ressortent sont le potentiel anti-inflammatoire et spasmolytique. Concernant le potentiel myorelaxant de l’acétate de linalyle, des expérimentations ont établi un lien entre la relaxation des cellules musculaires lisses vasculaires et la déphosphorylation de la chaine légère de myosine19. Une fois administré, l’acétate de linalyle est capable d’induire une relaxation progressive et soutenue au niveau des muscles lisses (présents dans la paroi d’organes creux comme la vessie ou le tube digestif ainsi que dans les parois vasculaires comme les artères). De plus, il a été démontré que l’acétate de linalyle présente une activité biologique sur le transporteur de la sérotonine similaire à celle des médicaments utilisés dans le traitement de la dépression20.

Ces composés sont présents dans les huiles essentielles de plus de 200 espèces de plantes. On peut notamment les retrouver dans :

  • L’huile essentielle de lavande fine (Lavandula angustifolia)

lavande avec action sur la morosité automnaleElle est incontestablement l’huile essentielle la plus courante dans nos trousses à pharmacie. Elle est réputée pour son action anxiolytique et antidépressive21. Il s’agit d’un équilibrant du système nerveux, idéal en cas d’anxiété, de stress, d’insomnie, de nervosité ou de surmenage intellectuel. Elle abaisse la pression artérielle.

Elle est également recommandée pour lutter contre les crampes et les courbatures musculaires ainsi que pour atténuer les spasmes digestifs, utérins ou respiratoires (décontractant musculaire). L’huile essentielle de lavande fine se démarque des autres espèces de lavande par sa teneur élevée en linalol et en acétate de linalyle. Ainsi, le potentiel calmant et sédatif du linalol justifie l’utilisation de l’huile essentielle de lavande fine en situation de stress intense, alors que l’acétate de linalyle, quant à lui, contribue à son action spasmolytique et myorelaxante.

Globalement, la voie cutanée est de loin la plus intéressante pour profiter au maximum des propriétés de cette huile essentielle. Elle peut être utilisée pure sur de petites surfaces, toutefois, pour des zones plus étendues, il conviendra d’effectuer une dilution (5 % à 15 %). En cas de troubles psychiques comme l’angoisse ou la dépression, elle pourra être appliquée sur le plexus solaire et à l’intérieur des poignets à raison de 2 à 3 fois par jour. L’olfaction est également bénéfique. En revanche, pour une utilisation ciblant un organe en particulier, il conviendra de masser la peau à proximité (friction du bas-ventre lors de spasmes menstruels par exemple).

  • L’huile essentielle de thym linalol (Thymus vulgaris)

L’huile essentielle de thym linalol peut contenir jusqu’à 80 % de linalol. Son odeur se rapproche de celle de la lavande. C’est une huile essentielle à l’activité anti-infectieuse et vermifuge. Elle est également antispasmodique et possède des propriétés antalgiques préconisées notamment dans les rhumatismes musculaires (en dilution à 5 % dans une huile végétale pour effectuer un massage local afin de soulager l’arthrite, les spasmes et toutes les douleurs en général). La présence de linalol dans l’huile assure également une activité relaxante et sédative. L’huile essentielle de thym linalol peut donc être utilisée en tant que soutien immunitaire mais également en cas de déprime latente, d’agitation intérieure, de stress et d’angoisse. Dans ce cas, on préférera l’olfaction en respirant directement le flacon, lentement et profondément (à renouveler autant de fois que nécessaire).

Moins agressif que le thym à thymol (il est d’ailleurs parfois appelé thym doux), on préfère utiliser ce chémotype pour les personnes sensibles ainsi que pour les enfants22.

La fatigue automnale

En automne, il n’est pas rare qu’une certaine lassitude s’installe. De nombreuses personnes ressentent une fatigue pouvant aller du simple « coup de pompe » jusqu’à l’épuisement. La baisse des températures et le manque de stimulation lumineuse sont les principaux responsables de ce déclin d’énergie.

L’aromathérapie peut être d’une grande aide pour favoriser le regain d’énergie et retrouver la vitalité. Parmi les molécules énergisantes, on peut noter :

Le menthol

Le menthol est un composé organique qui appartient à la famille des monoterpénols. Il a été largement utilisé comme additif alimentaire, anesthésique local, analgésique topique, antiprurigineux, antimicrobien et sédatif gastrique. On le retrouve notamment dans certains anesthésiques locaux pour soulager des maux mineurs tels que des crampes musculaires ou des migraines, certains décongestionnants pour les voies respiratoires, des produits d’hygiène buccale ou encore dans certains médicaments pour traiter les brûlures mineures (souvent en association avec du gel d’aloe vera).

Le menthol agit en stimulant les récepteurs de la peau qui réagissent au froid, créant ainsi un effet « coup de fouet » et apportant une sensation de frais intense. C’est un neurotonique agissant aussi bien sur le corps que sur l’esprit (amélioration de la concentration et de la vigilance). Le menthol est également efficace contre les spasmes digestifs et les inflammations intestinales. Il est souvent préconisé contre les nausées et les vomissements, ainsi que pour soulager les troubles digestifs comme les gaz, les ballonnements et l’indigestion. Il possède également un petit effet cardio-accélérateur (cardiotonique) 23.

En plus des actions périphériques, un certain nombre d’études ont démontré que le menthol aurait des actions au sein du système nerveux central (modulation de l’activité GABAergique, actions nootropiques, ciblage de canaux sodiques et de récepteurs ACh nicotiniques…) 24.

Ce composé se retrouve principalement dans une huile essentielle très connue en aromathérapie :

  • L’huile essentielle de menthe poivrée (Mentha piperita)

Elle provient des sommités fleuries d’une plante très odorante qui hantait déjà les tombeaux égyptiens mille ans avant J.-C. Grâce à sa haute teneur en menthol (30 à 50 %), elle constitue un trèsmenthe avec une action tonifiante contre la fatigue automnale bon stimulant général, nerveux et sexuel. C’est un revigorant qui redonne de l’énergie (tonique nerveux) et aide à se dépasser. De plus, une étude a démontré sa capacité à réduire la somnolence diurne25. Prise à fortes doses par voie orale, elle peut empêcher de dormir en raison de son action antifatigue ! Très appréciée des sportifs, elle améliore les performances physiques et accélère le déstockage des graisses26.

C’est également un puissant antidouleur en application locale après un choc sans plaie et d’étendue limitée. Elle s’emploie comme un contrecoup immédiat pour stopper net la douleur et réduire l’apparition des hématomes. Elle est également très plébiscitée lors d’épisodes migraineux.

Enfin, l’huile essentielle de menthe poivrée est aussi réputée pour drainer les organes d’élimination (foie, intestins, reins) ce qui en fait également une huile essentielle idéale pour entamer une détox automnale douce. Cette huile possède des effets cholagogues et cholérétiques, elle active donc la sécrétion et la chasse des sels biliaires.

Les voies orales et cutanées sont les plus appropriées. En cas de gros coup de fatigue, il est recommandé de poser une goutte d’huile à l’intérieur des poignets et de respirer profondément 3 fois de suite. En parallèle, il est aussi possible de prendre 1 goutte pure par voie orale.

Conclusion

Pour conclure, l’aromathérapie constitue une approche idéale afin de passer la saison automnale de façon plus sereine. Comme nous venons de le voir, l’utilisation d’huiles essentielles possède de nombreux bénéfices pour le corps physique mais également sur le plan psychique. Par ailleurs, il peut aussi être intéressant de prendre en compte la dimension énergétique de l’aromathérapie. En effet, si chaque huile constitue bien la somme d’une combinaison de molécules chimiques, l’aspect vibratoire unique et la qualité énergétique de chaque huile peuvent également être considérés. Ainsi, à chaque fois que l’on s’apprête à utiliser une huile, il peut être profitable de prendre le temps de poser son intention en pensant, par exemple, aux différents effets escomptés.

Les changements de saison sont toujours des périodes intéressantes pour prendre le temps de s’occuper de soi, pour se recentrer sur nos émotions et retrouver justement le lien avec sa pleine conscience. Alors ne vous laissez pas emporter par le blues de l’automne et profitez de cette transition pour vous chouchouter à l’aide de l’aromathérapie !

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