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Le lait de jument : un lait à la composition exceptionnelle

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Pour les petits de tous les mammifères, le lait est l’aliment essentiel dans les premiers mois de la vie. Aliment équilibré et complet, il apporte aux jeunes mammifères tout ce dont ils ont besoin, jusqu’au moment du sevrage où ils sont capables de diversifier leur alimentation. Outre le lait maternel, le lait des animaux a commencé à être utilisé par les humains dès leur domestication, lors de la révolution néolithique. Les principaux animaux dont on consomme le lait aujourd’hui sont la vache, la brebis, la chèvre, la chamelle et de façon plus marginale, la jument et l’ânesse.

Au regard de sa composition, c’est le lait qui ressemble le plus au lait humain. C’est pour cela que l’homme a commencé à profiter de ses nombreux bienfaits au travers de l’alimentation ou de la cosmétologie.

Le lait de jument dans l’histoire

L’utilisation du lait de jument par l’homme remonte à des temps anciens. Des traces de lait de jument auraient été retrouvées sur des poteries de la culture de Botaï, datées du IVe millénaire avant Jésus-Christ. Selon les sources littéraires et historiques, le lait de jument était employé par la reine d’Égypte, Cléopâtre, dont la beauté a traversé les millénaires. L’histoire raconte que Cléopâtre avait des troupeaux d’ânesses et de juments, et qu’elle entretenait sa beauté et sa jeunesse en prenant régulièrement des bains de lait.

Le lait de jument est apprécié depuis des siècles par les Mongols et les habitants de l’Asie centrale, pour sa teneur en vitamines et en bon gras, ainsi que pour ses bienfaits sur la tuberculose, les troubles hépatiques, le diabète… Ils l’utilisent notamment sous forme de kumiz. Il s’agit d’une boisson acidulée, pétillante et alcoolisée, fabriquée en battant puis faisant fermenter du lait de jument, auquel on ajoute ensuite de l’alcool.

Le premier sanatorium (établissement dans lequel on traite la tuberculose) utilisant du lait de jument fut ouvert en Russie en 1858, puis son utilisation s’étendit peu à peu à l’Allemagne et à l’Autriche.

La consommation de lait de jument est finalement un phénomène récent en Europe, liée à l’engouement pour la thérapeutique naturelle. En France, la consommation de lait de jument est longtemps restée très marginale. Jusqu’au milieu des années 1950, le lait était donné aux nouveau-nés dans les maternités. Les pédiatres conseillaient de le donner aux enfants qui refusaient le sein de leur mère. C’est seulement depuis les années 2000 que ses vertus ont été dévoilées par des études et ont démontré son intérêt en cosmétologie et dans l’alimentation humaine1.

La production du lait de jument

Dans les laiteries équines artisanales respectueuses du bien-être animal, les chevaux sont élevés dans un environnement de qualité, avec une vie proche de leur état naturel : en troupeau et en extérieur la plupart du temps, lorsque la météo est clémente. Il n’y a pas de provocation de chaleurs artificielles et les naissances ne sont pas décalées afin d’obtenir du lait toute l’année, comme c’est le cas dans certaines exploitations peu scrupuleuses, identifiées notamment en Amérique latine.

Le cycle naturel des chevaux est respecté, avec la naissance d’un poulain au printemps. L’alimentation des chevaux est riche et naturelle. C’est d’ailleurs l’alimentation de la jument qui définit la composition de son lait en acides gras et en autres substances. Le prélèvement du lait suit des étapes précises qui respectent le bien-être des juments et de leurs poulains. Après s’être nourri exclusivement du lait de sa mère, le poulain commence à brouter vers l’âge d’un mois et demi, en imitant sa maman.

C’est alors uniquement lorsque le poulain est capable de se nourrir d’autre chose que du lait, que ce lait est utilisé pour l’homme. Il faut noter qu’une jument de 500 à 600 kg produit en moyenne 1 500 à 3 000 litres de lait sur toute la période de lactation.

Comment consommer le lait de jument ?

Il existe plusieurs façons de consommer le lait de jument. Premièrement au travers de l’alimentation : il peut être consommé froid en boisson, mais ne peut en aucun cas être chauffé et utilisé en cuisine. La conception de fromage par exemple n’est pas possible avec le lait de jument car la caséine contenue dans ce dernier n’est pas coagulable à la présure.

Autre mode de consommation par ingestion : les compléments alimentaires à base de lait de jument. Lorsqu’il est lyophilisé, il peut être utilisé sous forme de cure pour profiter de ses bienfaits en interne.

Enfin, le troisième mode de consommation passe par l’utilisation de cosmétiques confectionnés à partir de lait de jument : il peut être appliqué en externe à travers des savons ou des crèmes et aura alors une action spécifique de préservation et de régénération de la peau.

Composition du lait de jument

La composition du lait de jument est donc la plus proche de celle du lait de la femme. C’est un lait albumineux, au goût proche de celui du lait de coco. Il est plus liquide et plus léger que celui desbol de lait de jument plein de bons nutriments pour la santé ruminants comme la vache, et très différent de par sa composition2,3. Il possède une haute valeur biologique et nutritive, puisqu’il contient près de 40 nutriments.
En comparaison avec le lait d’autres mammifères ou avec le lait de la femme, le lait de jument est le plus pauvre en matières grasses. Ses lipides ont une bonne digestibilité et incluent des acides gras essentiels (acide linoléique, oméga-3 et acide arachidonique) et des phospholipides. Sa valeur énergétique totale est d’environ 500-600 kcal/kg. Elle représente environ deux tiers de la valeur énergétique du lait de vache.

La fraction protéique contient des protéines solubles dans lesquelles on retrouve les albumines, la lactoferrine aux propriétés antibactériennes, les immunoglobulines jouant un rôle dans l’immunité, et le lysozyme, une enzyme capable de détruire les parois de certaines bactéries. L’autre partie est constituée de caséines. La partie glucidique est, quant à elle, principalement constituée de lactose, un élément source d’énergie et favorisant l’utilisation du calcium.

Le lait de jument est riche en vitamines essentielles (A, D, E, C, K, B6, B12, B1, B2, B3, B5). Il possède 60 fois plus de vitamine A et 6 fois plus de vitamine C que le lait de vache. Il est riche en oligo-éléments (fer, zinc, cuivre, manganèse) et en minéraux (calcium, phosphore, sodium, magnésium) essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. Il contient également des nucléotides, nécessaires à la formation de l’ADN, et 17 acides aminés libres, utilisés pour la fabrication des protéines.

Pourquoi utiliser du lait de jument ?

Pour la peau

Le lait de jument jouerait un rôle important en dermatologie, grâce à ses propriétés hydratantes, régénérantes et purifiantes. Il lutterait contre le vieillissement de la peau et aurait des vertus cicatrisantes. Une étude en 2009 a montré que l’utilisation interne de lait de jument aurait amélioré l’état de la peau de personnes atteintes de dermatite atopique4.

Il semblerait alors intéressant d’utiliser une petite dose quotidienne de lait de jument en plus de l’usage de cosmétiques à base de lait de jument, chez les personnes avec des problèmes de peau (dermatite atopique, eczéma, acné…). Différents facteurs seraient à l’origine de ses bienfaits :

  • La lactoferrine : élimination des bactéries5 présentes à la surface de la peau et responsables des boutons,
  • Le lysozyme : destruction des membranes6 des bactéries présentes à la surface de la peau,
  • Les acides gras essentiels et phospholipides : vertus régénérantes, nourrissantes et cicatrisantes,
  • Les acides aminés : facteurs d’hydratation de la peau qui composent le collagène, aux propriétés antioxydantes et hydratantes,
  • La vitamine C : fabrication de collagène et réparation des tissus ; antioxydant très apprécié par les peaux matures,
  • La vitamine A : activation de la mélanine (agent préservant la peau des rayons UV) et hydratation de l’épiderme.

Pour les nourrissons

Le lait de jument a une composition très similaire au lait de la femme. C’est également un lait albumineux aux particularités fonctionnelles et structurelles le rendant adapté à la nutrition infantile. Une étude a montré que le lait de jument a été toléré par 96 % des enfants de l’étude, alors même qu’ils étaient allergiques au lait de vache7. Sa capacité à stimuler l’immunité en fait un lait très intéressant pour la nutrition du jeune enfant.

Pour la sphère intestinale et digestive

Le lait de jument présente une grande digestibilité, notamment compte tenu de sa faible teneur en caséines et en graisses. Le lait contient des prébiotiques et probiotiques et contribue ainsi à la prolifération d’une flore intestinale saine, en inhibant la croissance des bactéries pathogènes (E.Coli) et des staphylocoques et en augmentant les bons ferments lactobacillus et bifidus. Sa consommation peut être conseillée aux personnes souffrant de problèmes digestifs, intestinaux ou d’irritation du côlon. Aussi, sa faible consistance en graisses évite les désagréments pouvant êtrefemme avec difficulté à digérer consommant du lait de jument causés par celles-ci. Différents éléments seraient responsables de son action sur la sphère digestive.

  • Le lactose : augmentation de l’activité du bifidus dans le gros intestin et lutte contre la présence de bactéries néfastes,
  • Le lysozyme : lutte contre les bactéries pathogènes des intestins en détruisant leurs membranes,
  • La lactoferrine : réduction des inflammations intestinales8 et limitation de la présence de bactéries pathogènes dans les intestins9,
  • La taurine : fabrication de la bile contribuant à la digestion,
  • Le butyrate : aide à la prise en charge de la maladie de Crohn10.

Pour l’intolérance au lactose

Le lait de jument présenterait également des avantages concernant l’assimilation du lactose. Les bactéries contenues dans ce lait seraient capables de produire l’enzyme lactase aidant au métabolisme du lactose, qui est présente en très faible quantité dans l’intestin. Néanmoins, le lait de jument comporte une teneur assez élevée en lactose, il reste donc à éviter chez les personnes intolérantes ou allergiques au lactose.

Contre les agents pathogènes

Il est particulièrement intéressant d’en faire une cure l’hiver, lorsque les virus prolifèrent et que les affections sont nombreuses. En effet, le lait de jument contient une synergie d’actifs qui renforcent les défenses naturelles de l’organisme.

  • Les probiotiques et prébiotiques : amélioration de la qualité de la flore intestinale, avec un impact positif sur l’immunité,
  • La lactoferrine : protéine utilisée comme antiseptique naturel, capable de réguler diverses composantes hormonales et cellulaires impliquées dans la prévention et la résolution de l’infection11 et de l’inflammation. Neutralisation des bactéries en perméabilisant leur membrane,
  • Le lysozyme : protéine avec une action antibactérienne12 inhibant la prolifération de bactéries pouvant causer des infections intestinales. Activité anti-inflammatoire,
  • Les immunoglobulines A, G et M : anticorps permettant de neutraliser les pathogènes lors de la réponse immunitaire,
  • Les acides aminés (lysine, histidine ou encore sérine) : rôle dans la production d’anticorps,
  • Les acides gras : fabrication de substances qui défendent l’organisme contre les agressions extérieures (prostaglandines, leucotriènes…),
  • Les vitamines A, C, D et les peptides bioactifs13 : action anti-infectieuse et renforcement immunitaire.

Pour l’assimilation du fer

L’anémie est un trouble assez répandu pouvant être causé par un manque de fer, et pouvant provoquer une fatigue marquée, des maux de tête, un essoufflement rapide à l’effort, une perte de cheveux…

Le lait de jument contient du fer et de la lactoferrine. La lactoferrine14 a la capacité de fixer le fer et de le transporter dans la circulation sanguine. Le lait de jument aurait donc un effet préventif sur l’anémie, en aidant l’organisme à assimiler le fer.

Pour la sphère nerveuse

Le lait de jument aurait des bienfaits au niveau de la sphère nerveuse, notamment grâce à la présence de tryptophane. Le tryptophane précurseur de la sérotonine, aussi appelée « hormone du bonheur », est connu pour favoriser le bien-être, le sommeil, réguler l’appétit, etc.
Les peptides bioactifs13 et le magnésium également contenus dans le lait de jument auraient aussi la capacité d’agir sur la sphère nerveuse.

Composés du lait de jument et cancers

Selon des recherches récentes, les composés de lait pourraient présenter des avantages dans la prise en charge des cancers et de la phase suivant la chimiothérapie. Il pourrait être intéressant chez les personnes après une chimiothérapie pour diminuer les effets secondaires tels que l’immunodépression, la fatigue, les nausées et les pertes d’appétit.

  • La lactoferrine : utile pour le développement de nouvelles thérapies contre le cancer15,
  • La alpha-lactalbumine : à l’étude dans des vaccins pour sa capacité à induire la mort des cellules tumorales16,
  • Le lysozyme : antioxydant et activateur de la réponse immunitaire17

Le lait de jument des Laboratoires COPMED

Parce que le lait de jument ressemble beaucoup au lait humain et qu’on lui prête de nombreuses vertus comme évoqué précédemment, il se développe aujourd’hui des élevages dans lesquels une partie du lait de jument produit est destinée à la consommation par l’humain. Bien souvent, les réfractaires au lait de jument expliquent que la jument produit du lait dans le seul but de nourrir son poulain, et que dans ces élevages, le prélèvement du lait se fait systématiquement au détriment de l’animal. Avec l’engouement croissant autour de ce lait, il se pourrait effectivement que les élevages industriels fleurissent et ne respectent pas le bien-être de l’animal, contrairement aux laiteries équines artisanales.

Le lait utilisé par les laboratoires COPMED provient d’une laiterie équine artisanale. Il est ainsi produit dans le plus grand respect des chevaux, comme expliqué en début d’article. C’est un lait biologique puisque les chevaux sont nourris avec de l’herbe et du foin bio récoltés dans les prairies du haras.

Aussi, au sein de cette laiterie, les juments qui ne peuvent plus fournir de lait ainsi que certains poulains sont vendus à d’heureux propriétaires, toujours soucieux du bien-être de l’animal. Pas de boucherie pour les chevaux du haras : c’est un engagement fort et ferme !

La méthode de conservation du lait est une méthode douce de lyophilisation. C’est un procédé de déshydratation à basse température et par le vide. Le lait sous forme lyophilisée garde tous les nutriments dont il regorge, contrairement au lait de vache qui, une fois pasteurisé, a perdu beaucoup de ses nutriments d’intérêt. La qualité microbiologique du lait est contrôlée tous les jours et des analyses sont régulièrement réalisées par un laboratoire indépendant.

Conclusion

Le lait de jument est donc un lait plein de ressources, qu’il faut choisir bien soigneusement en privilégiant un lait artisanal, labellisé et produit dans le respect des animaux. Un lait de bonne qualité peut alors faire bénéficier l’organisme de ses nombreuses vertus, qu’il soit utilisé dans l’alimentation ou en cosmétique.

En interne, il est particulièrement recommandé chez les personnes âgées, convalescentes, fatiguées et en cas de faiblesse immunitaire. Grâce à son action complète, il est intéressant de l’utiliser en préventif pour améliorer le métabolisme général. Il peut également être utilisé en curatif dans le cadre de certains troubles. Consommé sous forme de cosmétiques éthiques, il peut aider les peaux matures, sèches ou à tendance atopique, acnéique et eczémateuse. Il protège et préserve l’épiderme grâce à ses propriétés nourrissantes et régénérantes.

Références : 

1. Lecerf J.M., Cayzeele A., et al. Qualités nutritionnelles du lait de jument. Méd Nut. 2007. 43 (2) : 61-70
2. ENIL. Valorisation du lait de jument : essais de faisabilité sur différentes technologies laitières et sur le lait de consommation. 2018.
3. Doreau M. Le lait de jument. INRA Production Animales, Paris. 1991. 4(4) : 297-302
4. Foekel C,. Schubert R,. et al. Dietetic effects of oral intervention with mare’s milk on the Severity Scoring of Atopic Dermatitis, on faecal microbiota and on immunological parameters in patients with atopic dermatitis. Int J Food Sci Nutr. 2009. 60 (7) : 41-52
5. Pierce A., Legrand D., et al. La lactoferrine, une protéine multifonctionnelle. Med Sci. 2009. 25 : 361-369
6. Niyonsaba F. et Ogawa H. Protective roles of the skin against infection : Implication of naturally occurring human antimicrobial agents β-defensins, cathelicidin LL-37 and lysozyme. Journal of Dermatological Science. 2005. 40 (3) : 157-168
7. Busin co L., Giampietro PG., et al. Allergénicité du lait de jument chez les enfants allergiques au lait de vache. J Allergie Clin Immunol. 2000. 105(5) : 1031-1034
8. L Kruzel., Harari Y., et al. The gut. A key metabolic organ protected by lactoferrin during experimental systemic inflammation in mice. Adv Exp Med Biol. 1998. 443 : 167-173
9. Barrington KJ., et Assaad MA. The Lacuna Trial : a double-blind randomized controlled pilot trial of lactoferrin supplementation in the very preterm infant. Journal of Perinatology. 2016. 36 : 66-669
10. Sabatino A., Morera R., et al. Oral butyrate for mildly to moderately active Crohn’s disease. Aliment Pharmacol Ther. 2005. 22 (9) : 789-794
11. Valenti P. et Antonini G. Lactoferrin: an important host defence against microbial and viral attack. 2005.
12. Ellison R.T. et Giehl T.J. Killing of gram-negative by lactoferrin and lysozyme. The journal of clinical investigation. 1991. 88 : 1080-1091
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14. H Brock J. The physiology of lactoferrin. Biochemistry and Cell Biology. 2002. 80 (1)
15. Ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Découverte d’une nouvelle fonction de la lactoferrine. 2018. Disponible sur https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-scientifique-et-universitaire/veille-scientifique-et-technologique/slovaquie/article/decouverte-d-une-nouvelle-fonction-de-la-lactoferrine
16. T. Budd. Thérapie adjuvante avec un vaccin alpha-lactalbumine dans un cancer du sein triple négatif. En cours. 2021.
17. Sava G., Benetti U., et al. Lysozyme et cancer : rôle du lysozyme exogène comme agent anticancéreux (revue)

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