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endometriose

L’endométriose se caractérise par la présence de muqueuse utérine en dehors de la cavité utérine. Ainsi, l’endomètre se développe notamment au niveau des ovaires, du tube digestif et du pelvis.

Elle affecte en France environ 10 % des femmes en âge de procréer et elle est retrouvée chez près de 40 % des femmes qui souffrent de douleurs chroniques pelviennes, en particulier au moment des règles. De plus, l’infertilité touche 40 % de ces femmes. A noter que 180 millions de femmes dans le monde sont touchées par l’endométriose.

Les causes et facteurs de risques

On note aujourd’hui plusieurs causes et facteurs de risques comme les dérèglements hormonaux et une surproduction d’œstrogènes, les toxiques environnementaux et les perturbateurs endocriniens, la taille physique des femmes, l’existence de facteurs héréditaires, un potentiel angiogénique élevé, une déficience immunitaire, une faiblesse hépatique ou fatigue surrénalienne…

Les désordres associés

Dans 20 % des cas, l’endométriose peut être asymptomatique. Mais elle peut aussi provoquer des désordres tels que des dysménorrhées, des dyspareunies (relations sexuelles douloureuses), des douleurs pelviennes, de la dysurie (difficulté à uriner) et/ou de la dyschésie (difficulté douloureuse pour éliminer les selles), des douleurs lombaires et abdominales, des saignements prémenstruels, des ménorragies ou des rectorragies et des troubles de la fertilité…

Il n’existe pas aujourd’hui de traitement définitif de l’endométriose, même si la chirurgie et l’hormonothérapie peuvent chez certaines femmes endiguer son évolution durant plusieurs mois ou années selon les cas.

Un accompagnement naturel possible

Peu de solutions naturelles sont proposées alors que certaines plantes, vitamines et minéraux ont fait l’objet d’études scientifiques, sont reconnus pour soulager les troubles liés à l’endométriose et peuvent être d’un grand soutien.

  • L’épigallocatéchine gallate (EGCG) de thé vert aide à entretenir la santé des femmes et aide à protéger les organes reproducteurs féminins des lésions oxydantes. Il contribue également à renforcer les défenses antioxydantes de l’organisme.
  • Le fruit du myrobolan chébule exerce un effet anti-angiogénique1. C’est une source d’antioxydants qui aident à protéger les cellules, les tissus et les organes des dommages oxydants.
  • Le gattilier est utilisé traditionnellement pour son action progesterone-like afin de rétablir l’équilibre œstrogène-progestérone dans l’organisme. Il aide à maintenir un bon confort avant et pendant le cycle menstruel.
  • Pycnogenol® est un extrait naturel standardisé d’écorce de pin maritime français faisant l’objet de nombreuses recherches qui ont démontré ses propriétés apaisantes sur la santé de la femme notamment en cas d’inconforts associés au cycle féminin. L’efficacité de Pycnogenol® sur l’endométriose a fait l’objet d’une étude clinique avec publication des résultats dans le « Journal of Reproductive Medicine ». www.pycnogenol.com
  • L’achillée millefeuille apaise les crampes abdominales périodiques chez les femmes.
  • Des vitamines et minéraux tels que le zinc, le manganèse, le sélénium ou encore la vitamine E contribuent à protéger les cellules contre le stress oxydatif (facteur aggravant de l’endométriose).
  • La réglisse soutient la fonction de l’ensemble du système reproducteur et possède des propriétés antioxydantes significatives. Une étude a démontré que la glycyrrhizine, principe actif de la réglisse, est un nutriment intéressant dans l’accompagnement naturel de l’endométriose2.

Conseils alimentaires et hygiène de vie

De plus en plus d’études s’intéressent au lien entre alimentation et l’endométriose. Des conclusions de ces études nous vous en avons tiré des conseils.

Optez pour des graisses, oui, mais des bonnes !

Selon les études, les oméga-6 ont une action pro-inflammatoire lorsqu’ils sont en excès ; ils doivent donc être diminués. De plus, il est conseillé d’augmenter les apports en oméga-3 qui permettent de diminuer la production des prostaglandines pro-inflammatoires issues des oméga-6. Plusieurs études ont montré que diminuer les oméga 6 et d’augmenter les oméga 3 réduisait le risque d’endométriose et l’aggravation des symptômes6.

Les meilleures sources d’oméga-3 sont les poissons gras riches en EPA et DHA tels que saumon, sardine, maquereau, hareng, truite. Côté végétaux, on peut opter pour les noix, les graines de lin, les huiles végétales riches en acide alpha-linolénique (ALA)…

Faites le plein de légumes et de fruits

Des chercheurs ont montré que les femmes qui consommaient le plus de légumes verts et de fruits frais ont un risque significativement plus faible de souffrir d’endométriose7.

Dans une autre étude parue en 2018, les chercheurs ont démontré les effets bénéfiques sur le risque d’endométriose d’une consommation élevée de fruits frais, et particulièrement d’agrumes. Ainsi mettez l’accent sur les légumes verts et mangez des agrumes au moins une fois par jour !

Veillez à bien choisir vos matières premières

Nous sommes tous exposés aujourd’hui aux produits chimiques, aux perturbateurs endocriniens et autres toxiques… et chez les femmes, cette exposition peut augmenter le risque d’endométriose. Par exemple, les femmes les plus exposées aux pesticides ont jusqu’à 70% de risque de souffrir d’endométriose8 !  

Veillez donc à choisir des aliments bio de préférence ou issu d’un circuit cour, mais aussi de choisir des fruits et des légumes de saison.

Limitez le gluten, les acides gras saturés, les sucres, les produits laitiers, le soja et la viande rouge
L’inflammation est un facteur aggravant de l’endométriose. C’est pourquoi il est conseillé d’éviter les aliments connus pour stimuler un processus inflammatoire ou irriter les intestins.

Souvent dans le cas d’une endométriose, le tube digestif est aussi atteint : ” La plupart du temps, le tube digestif va être victime d’adhérence, soit à cause des lésions dues à l’endométriose soit à cause de la chirurgie, ce qui va l’empêcher de bouger correctement pour faire son travail, et donc entrainer des douleurs.”, explique Sylvain Tassy, docteur en gynécologie obstétrique.

Une récente étude italienne a montré qu’un régime sans gluten au long cours diminue les douleurs de l’endométriose chez 75% des femmes9. Même si elle ne guérit pas la maladie, l’alimentation sans gluten apporte un soulagement quotidien. L’étude menée en 2012 par une équipe de chercheurs italiens portait sur 207 femmes touchées par une forme sévère d’endométriose (douleurs très importantes). A l’issue de 12 mois de régime sans gluten, les chercheurs ont évalué l’évolution de l’état de santé de leurs sujets :

  •     75% (156) des femmes avaient beaucoup moins mal qu’avant.
  •     25% n’ont pas vu de différence.
  •     Aucune d’entre elles n’a perçu une augmentation de la douleur.
Les aliments riches en acides gras saturés, en sucres et la viande rouge sont aussi à limiter, mais pourquoi ?

Les acides gras saturés (beurre, charcuteries, fromages) : ils favorisent la formation de prostaglandines pro-inflammatoires.

Le sucre et les produits laitiers : ils favorisent l’inflammation (préférez des sucres naturels c’est-à-dire celui que nous trouvons dans les fruits par exemple et optez pour des laits d’origine végétale).

Le soja : il agit comme un œstrogène dans le corps.

La viande rouge : elle contient des œstrogènes (si vous en mangez un peu, ne la faites pas trop cuire ni griller, car les substances formées lors de ces cuissons à hautes températures augmentent le stress oxydatif et l’inflammation).

Adoptez une alimentation pauvre en FODMAP

Un tiers des femmes souffrant d’endométriose a potentiellement des troubles digestifs liés à la maladie. Le « pauvre » du régime « pauvre en FODMAP » a son importance. Il ne s’agit pas de supprimer ces sucres de son alimentation, mais bien d’identifier ceux qui font le plus mal et d’adapter les quantités.

Personnalisez donc votre alimentation en fonction de votre sensibilité aux FODMAP. En effet, les aliments riches en FODMAP favorisent les désagréments intestinaux chez les personnes enflammés tels que des douleurs, des ballonnements, de l’inflammation, les ballonnements… Ils sont donc à limiter chez les personnes souffrant d’endométriose.

Gérez vos émotions

L’endométriose est une pathologie épuisante aussi bien physiquement que mentalement.
Pratiquer de la relaxation, de la méditation, du yoga, de l’auto-massage… mais aussi s’accorder du repos, de la lecture, de l’écriture…

Pratiquez une activité physique régulière

Face aux douleurs que provoquent les lésions d’endométriose, beaucoup de femmes boudent le sport, par crainte de souffrir davantage. Pourtant, la pratique d’une activité physique modérée aide à mieux supporter la douleur.

Selon le Docteur Delphine Lhuillery, médecin spécialiste de la douleur à l’hôpital de Paris Saint Joseph, la pratique d’une activité physique modérée aide à supporter la douleur. De nombreuses femmes touchées par l’endométriose ne pratiquent pas d’activités physiques par peur d’avoir encore plus mal mais c’est un tort.

Le Dr. Delphine Lhuillery déclare « Une douleur n’est jamais dans la tête par contre la tête a une influence sur le ressenti douloureux », « En bougeant, on sécrète des endomorphines, les morphines naturelles du corps, on stimule des voies de contrôle de la douleur, et pour finir on détourne son attention».

La pratique sportive a donc de multiples bénéfices sur la santé physique d’une femme atteinte d’endométriose, sans parler de la satisfaction psychologique qu’elle entraîne.

Cependant, lorsque les troubles liés à l’endométriose sont particulièrement forts, il faut savoir adapter son plan d’entraînement à ses symptômes. Selon la localisation des foyers dans le corps, il se peut que seuls des exercices des bras et des épaules soient possibles ou même qu’il ne faille pratiquer aucune activité. Dans ce cas, et même si l’exercice procure un grand plaisir, il faut être raisonnable et cesser toute activité physique jusqu’à ce que les troubles aient disparu.

Les bienfaits de la cure thermale

La cure thermale ayant une orientation « gynécologie » vient comme un traitement naturel et global de la maladie.

Les eaux utilisées lors de cure thermale, par leurs compositions riches en soufre, en sodium et en bicarbonate, ont une action antalgique puissante, une action cicatrisante et antispasmodiques sur les muqueuses génitales.

Différents soins peuvent être prescrits lors de la cure :

  • Bain avec irrigation vaginale, afin d’appliquer l’eau thermale en grande quantité directement sur les muqueuses.
  • Compresse décongestionnante.
  • Douche au jet.
  • Piscine de mobilisation.
  • Columnisation, c’est une application intra-vaginale de mèches imbibées d’eau thermale.

Sources :
1.Athira AP. et al, Inhibition of Angiogenesis In Vitro by Chebulagic Acid: A COX-LOX Dual Inhibitor. Int J Vasc Med. 2013;2013:843897. doi:10.1155/2013/843897. Epub 2013 Oct 31.
2.Wang XR, Hao HG, Chu L. Glycyrrhizin inhibits LPS-induced inflammatory mediator production in endometrial epithelial cells. Microb Pathog. 2017 Aug;109:110-113. doi: 10.1016/j.micpath.2017.05.032. Epub 2017 May 25.
Ambre Calvi

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