Il est possible que vous présentiez une carence en sérotonine, qui pourrait également induire un manque de mélatonine.
Les principales origines d’un déficit en sérotonine sont :
• Une carence nutritionnelle en protéines ou en cofacteurs, nutriments indispensables à la synthèse de la sérotonine et de la mélatonine : magnésium, vitamines du groupe B, cuivre et zinc.
• Une mauvaise assimilation du tryptophane liée à un trouble digestif : dysbiose et hyperperméabilité intestinale, insuffisance pancréatique, maladie de Crohn…
• Un taux élevé de cortisol, lié notamment à un stress chronique, qui va perturber l’absorption du tryptophane.
• Une mauvaise hygiène alimentaire : consommation excessive de « faux-aliments » (café, d’alcool, édulcorants, conservateurs…), une trop faible consommation de légumes induisant apport insuffisant en acides gras poly-insaturés, en vitamines et en oligo-éléments.
• Un manque d’exposition à la lumière du jour qui stimule la production de sérotonine dans le cerveau.
• Un déséquilibre hormonal (diabète, surrénales…).
• Une présence d’inflammation, même de bas grade.
• La sédentarité : la pratique régulière d’une activité physique augmente la sécrétion naturelle de sérotonine.
• Une prédisposition génétique.
Contrairement au tryptophane, la sérotonine est incapable de traverser la barrière hémato-encéphalique. Dans le cerveau, la synthèse de sérotonine dépend donc directement de la quantité de tryptophane qui y pénètre. C’est pour cela qu’il est préférable de se tourner vers un apport de tryptophane (et non directement vers la sérotonine) lors d’une complémentation. Pour combler une carence, il est donc intéressant de privilégier des aliments riches en tryptophane tels que les œufs, l’ensemble des oléagineux, les bananes, le soja, les légumes verts ou encore les graines de courge et de chia.
Le tryptophane est également utilisé par l’organisme pour produire de la vitamine B3 endogène. Ainsi, une carence en sérotonine peut être le résultat d’un manque de vitamine B3 issue de l’alimentation : le tryptophane serait alors utilisé pour fabriquer de la vitamine B3 au détriment de la sérotonine. Dans l’alimentation la vitamine B3 se retrouve notamment dans la levure diététique et les céréales non raffinées.
A propos de l’assimilation intestinale, il faut savoir que les autres acides aminés (en particulier la tyrosine) entrent en compétition avec le tryptophane, ce qui va limiter son entrée dans le cerveau. A l’inverse, la présence de glucides favorise l’absorption du tryptophane au détriment de la tyrosine. Ainsi en micronutrition, il est conseillé de consommer les aliments riches en tryptophane accompagnés de sucres complexes lors d’une collation en fin d’après-midi ou lors du repas du soir. Cela permet d’assurer un apport suffisant en tryptophane dans le cerveau pour la synthèse nocturne de mélatonine.
Le griffonia simplicifolia est une plante africaine dont les graines sont naturellement riches en tryptophane (L-5-HTP), précurseur de la sérotonine. C’est une réponse naturelle extrêmement efficace pour lutter contre une carence en sérotonine et qui va aider à retrouver calme, sérénité et qualité de sommeil. Le griffonia contribue à améliorer l’activité cérébrale et diminue la sensation de déprime. Une telle complémentation peut s’avérer nécessaire lors de périodes à risque (stress, fatigue, convalescence…) ou lors de présence de troubles physiologiques pouvant entrainer un taux de sérotonine faible. Afin d’optimiser ses effets, il est conseillé de prendre le griffonia accompagné d’un fruit, aux alentours de 17h.
Le safran est issu d’une fleur à trois stigmates, le Crocus sativus. Son utilisation dans la lutte contre la dépression, largement répandue autrefois en Inde et en Iran, est aujourd’hui redécouverte, d’où son surnom de « lithium végétal ». Les propriétés du safran sur le système nerveux sont dues à sa richesse en safranal, une molécule inhibitrice de la recapture de la sérotonine par le neurone pré-synaptique (ISRS) : la sérotonine va pouvoir rester plus longtemps dans l’espace intrasynaptique et majorer la stimulation neuronale. Le safranal permet donc de combler efficacement le déficit cérébral en sérotonine, sans effets secondaires et sans accoutumance.
Parallèlement, il serait idéal de travailler conjointement avec votre praticien de santé pour améliorer votre état digestif, traiter une éventuelle dysbiose et pour vous orienter vers une alimentation adaptée afin d’optimiser l’assimilation du tryptophane et de travailler sur la gestion du stress à l’aide de techniques adaptées (yoga, méditation, sophrologie…).
Références :
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