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Qui a dit que l’âge et la libido étaient incompatibles ?

Libido femme 1

Le terme « libido » du latin « désir » a été introduit dans la psychanalyse par le célèbre Sigmund Freud et correspond à l’énergie de la pulsion sexuelle. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la santé sexuelle est une condition de bien-être physique, mental et social. Certains médecins modernes considèrent alors la libido, autrement dit le désir sexuel, comme un indicateur important de la santé générale et de la qualité de vie. Cette dernière a deux composantes, une composante psychoaffective basée sur la sphère psychologique et relationnelle, et une dimension biologique. Le désir sexuel découle en effet notamment de la production d’œstrogènes et de testostérone, deux hormones produites naturellement chez la femme. Elle dépend également de neuromédiateurs, entre autres de la dopamine.

La libido n’est pas fixe au cours du temps, elle fluctue en fonction des moments de vie de la femme. L’anxiété, la dépression ou encore certains médicaments peuvent l’abaisser considérablement. Il existe néanmoins une phase de la vie de la femme pendant laquelle cette dernière va être particulièrement diminuée. Il s’agit de la période de pré-ménopause et ménopause, pendant laquelle les menstruations s’arrêtent progressivement et le taux des hormones ovariennes diminue. En effet, cette baisse de la libido est en partie causée par la baisse du taux d’œstrogènes entraînant une diminution du flux sanguin vers le vagin et une sécheresse vaginale. La diminution du taux de testostérone entraîne également un déclin du désir sexuel. Enfin, le dérèglement hormonal global peut affecter négativement la santé mentale de la femme, et donc conduire à une diminution de la libido. Selon une étude réalisée par l’Institut Kantar pour MGEN et la Fondation des Femmes en février 2020, près de 40 % des femmes constatent à cette période une baisse de leur désir sexuel.

Afin de reprendre confiance et surmonter au mieux cette phase qui peut s’avérer compliquée à vivre, des solutions existent. Pour maintenir une sphère psychologique en bonne forme et également stimuler la circulation sanguine, il peut être conseillé de pratiquer une activité sportive et de s’adonner à des exercices favorisant le bien-être. En effet, le stress abaissant le désir sexuel, il est primordial de prendre du temps pour soi dans une vie parfois bien remplie. Des séances de marche, de course à pied ou encore la pratique de yoga ou de méditation peuvent être de précieux alliés pour se sentir mieux dans sa tête et dans son corps. Aussi, il peut être intéressant de travailler sur soi afin d’apprendre à se connaître autrement, à s’accepter et à accepter le temps qui passe. Concernant le côté relationnel, il est, durant cette période plus que jamais, très important de communiquer avec son partenaire et de se retrouver dans son couple. Au fil des années, le couple change et l’usure est un phénomène tout à fait normal. Il est alors possible de revoir son projet à deux, en fonction de l’évolution de chacun, en donnant l’occasion à votre couple d’évoluer avec vous. Une communication bienveillante vous permettra de trouver des solutions ensemble pour retrouver un équilibre dans votre relation et également un bien-être sexuel pendant les rapports. Enfin, si le besoin s’en fait ressentir, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un professionnel de santé qui saura vous guider.

Outre les hormones ovariennes, la dopamine aussi connue sous le nom « d’hormone du plaisir » est réputée pour son rôle intense dans la motivation et la libido. Pour booster votre libération de dopamine au quotidien, faites-vous plaisir avec des activités qui vous stimulent et vous rendent heureuse ! Au niveau de l’alimentation, vous pouvez consommer des aliments riches en phénylalanine et tyrosine, deux acides aminés participant à la synthèse de dopamine. Vous en trouverez dans le lait, l’œuf, la betterave, les noix… Un régime pauvre en aliments gras et trop sucrés est aussi recommandé. En effet, un apport excessif en graisses et en sucres serait, selon des études, associé à un impact négatif sur le moral1,2. La consommation d’alcool diminuant également la capacité sexuelle, il est conseillé de la diminuer.

Concernant les manières de traiter ce désagrément, certains traitements à base de testostérone permettraient d’augmenter la libido, toutefois, les effets à long terme de ce type d’hormonothérapie sont mal connus et assez controversés. La phytothérapie peut alors être d’une grande aide, divers principes actifs naturels pouvant avoir un impact positif sur la libido. La maca est une plante connue pour être « aphrodisiaque ». Elle a été utilisée pendant longtemps avec succès par des autochtones au Pérou, pour ses bienfaits sur la sécheresse vaginale, la perte d’énergie et la libido3. Dans une revue publiée en 2011, deux études démontrent en effet son action positive sur la libido4. L’ylang-ylang est également réputé pour ses propriétés aphrodisiaques. Son huile essentielle peut, par exemple, être appliquée en bas du dos ou être utilisée en diffusion pour une stimulation de la sexualité et aussi pour favoriser la détente. Les flavonoïdes contenus dans la damiana aideraient également à l’augmentation de la libido chez les femmes en pré-ménopause et ménopause, notamment grâce à son activité anti-aromatase. L’aromatase étant l’enzyme transformant la testostérone en œstrogènes, son inhibition entraîne une concentration plus importante en testostérone qui améliore la libido5. Elle amènerait également une meilleure circulation sanguine au niveau des organes génitaux et réduirait l’anxiété pouvant diminuer le désir. L’actif breveté ExceptionHYAL® peut apporter de l’acide hyaluronique en interne, permettant de retenir l’eau dans les tissus et muqueuses afin de lutter contre la sécheresse vaginale qui impacte la libido. Enfin, des études menées sur l’actif breveté Libifem®, un extrait de fenugrec, ont pu démontrer ses effets positifs sur le désir sexuel. Ce dernier a été administré pendant 8 semaines à 80 femmes menstruées en bonne santé, entre 20 et 49 ans, ayant déclaré une faible libido. De manière significative, une augmentation du taux d’œstradiol et du désir a été repérée6.

Références :
1. Bruce-Keller A. Salbaum JM., et al. Obese-type Gut Microbiota Induce Neurobehavioral Changes in the Absence of Obesity. Biological Psychiatry. 2015. 77 (7) : 607-615.
2.
Reis A., Ilardi S., et al.The depressogenic potential of added dietary sugars. Medical Hypotheses. 2020.
3.
Muller V. Maca aux herbes d’Amérique du Sud comme alternative à l’hormonothérapie substitutive. Rapport sur les plantes du monde entier. 2002. 11.
4.
Shin BC., Lee MS., et al. Maca (L. meyenii) for improving sexual function: a systematic review. BMC Complementary and Alternative Medicine. 2010. 10 :44
5.
Zhao J., Dasmahapatra A., et al. Anti-aromatase activity of the constituents from damiana (Turnera diffusa). J Ethnoparmacology. 2008. 120(3) :387-393
6.
Amanda, et al. Influence d’un extrait spécialisé de graines de Trigonella foenum-graecum (libifem), sur la testostérone, l’estradiol et la fonction sexuelle chez les femmes en bonne santé menstruées, une étude randomisée contrôlée par placebo. Recherche en phytothérapie. 2015. 29(8) : 1123-1130.