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Réflexions Naturopathiques sur la prise de Poids

YOYO

Régulièrement, nous voyons fleurir dans les revues les toutes dernières révélations de spécialistes nutritionnistes, diététiciens ou autres faiseurs de minceur, toujours plus efficaces pour faire maigrir les porte-monnaie. Je voudrais donc ici, rapporter de façon brève mes observations sur différentes idées reçues…

Pourquoi sommes-nous gros ?

Réponse : nous mangeons trop et déséquilibré (l’obésité n’existe pas dans le monde animal sauvage, selon Konrad Lorentz). La génétique n’est que très peu en cause, c’est l’épigénétique environnementale et ce dès la tendre enfance qui est responsable. Parents attention aux formulations des « petits pots » et en général aux sucres et aux graisses dans l’alimentation de vos enfants.

Est-ce vraiment un problème de santé publique ?

Réponse : OUI, le surpoids est reconnu comme maladie par l’OMS depuis 1997, car il favorise un grand nombre de maladies : diabète, hypertension, troubles cardiovasculaires, cirrhose, cancer …

Comment définir mon poids (B.M.I) body mass index ?

Réponse : il se calcule en divisant notre poids (en kg) par le carré de notre taille. Exemples : si je mesure 1m80 et pèse 72 kg mon BMI sera de : 72 kg : (1,80 x 1,80) = 22,2 : parfait.
Si je mesure 1m75 et pèse 82 kg mon BMI sera de : 82 :(1,75 x 1,75) = 26,77, ce qui correspond à un commencement de l’embonpoint.

Peut-on élaborer son réglage alimentaire à partir de la notion de calorie ?

Réponse : C’est tout simplement un « piège » scientifique peu fiable à mes yeux. En ingénierie la Kcal est égale à effectivement 4,18 joules, ce qui correspond à la quantité d’énergie nécessaire pour élever la température d’1 gramme d’eau dégazéifiée et sous pression atmosphérique normale d’un degré centigrade. En général, on cherche à passer de 14°5 à 15°5. D’un point de vue nutritionnel, le corps humain est déjà, lui à 37°.

Cette définition des calories n’a d’ailleurs jamais été reconnue par le système international et tous les régimes basés sur cette théorie peuvent revoir leur copie. Nous connaissons tous dans notre entourage des gens qui mangent comme des ogres et sont minces comme des fils et vice versa. Qu’elles soient petites grandes ou mégacalories, cette notion référentielle énergétique en diététique est une ineptie.

On sait pertinemment par ailleurs que l’association des sucres et des graisses démultiplie le stockage cellulaire par hyperinsulinémie., l’insuline étant l’hormone nutritionnelle par excellence. Il y a aussi plus grave, Madame le professeur Karine Clément (Inserm Hôtel-Dieu Paris) a démontré que lorsque l’on accumule de la graisse, une réaction immunitaire se produit dans l’organisme et libère des messagers notamment de la cachectine (TNF alpha). Cette hormone détricote en quelque sorte nos muscles pour aller chercher de la glutamine dont les globules blancs sont friands. Elle serait par ce biais à l’origine de nombreuses complications de santé.

Au États-Unis, un additif alimentaire est aujourd’hui fortement soupçonné d’être impliqué dans l’épidémie d’obésité. Il s’agit du MSG (sel sodique de l’acide glutamique) ou glutamate monosodique ou E621 dans la classification des additifs. Particulièrement utilisé en Chine et au Japon sous le nom d’UMAMI ou 5ème saveur. C’est un exhausteur de goût à effet addictif puissant de par ses effets sur le cerveau ! On comprend pourquoi cette molécule intéresse l’industrie alimentaire qui l’utilise sous différents codes (E621 à E637 « éthyl-maltol »). Elle est aussi présente dans certains médicaments. Pour s’en isoler : bannir les aliments préparés par l’industrie alimentaire.

Alors, le yoyo des personnes en manque de volonté pour maintenir une discipline alimentaire, est-il dangereux ?

Et donc vaut-il mieux pas de régime, qu’un régime raté ?

Réponse : Oui, la plupart des toxiques rencontrés dans notre alimentation sont des molécules liposolubles (elles se fixent dans les graisses), ainsi à chaque fois que l’on mincit les cellules graisseuses libèrent à nouveau ces poisons dans le sang. Voyez ici une auto-intoxication permanente !

Par ailleurs, le Dr J.-P. Ruasse a parfaitement montré le côté erroné, voire dangereux dans le temps du traitement de l’obésité par la restriction calorique, voir son tableau ci-dessous. Sa courbe démontre bien que les régimes hypocaloriques successifs aboutissent à créer une résistance à l’amaigrissement. Le calvaire du sous-alimenté ou le martyre de l’obèse Dr J.-P. Ruasse.

La bonne barrière…

Aujourd’hui, outre le fait qu’il restera toujours nécessaire d’avoir des repas frugaux et équilibrés en sucres lents, lipides et phospholipides (poissons gras, huiles première pression à froid, colza, olive …) protéines associées céréales/légumineuses (ex : riz et petits pois, blé et pois chiches, maïs et haricots, etc.), et en limitant au maximum les viandes tant les élevages intensifs ont « dénaturé » celles-ci dans leur qualité.

L’orientation nouvelle, intéressante qui s’impose, c’est la « barrière intestinale ». En effet, cette barrière muqueuse très sélective avec sa couche en brosse et ses glandes immuno-hormonales nous permet avant tout de se faire du « bon sang », une des grandes bases de la santé !

Et les bons gardiens !

Depuis les travaux de Jeffrey Gordon, il y a une dizaine d’années, nous savons aussi que notre « microbiote » ou « flore commensale » est très importante. N’a-t-il pas montré que le microbiote des individus obèses était différent de celui des individus minces ? Ainsi, l’épidémie d’obésité qui nous arrive de l’Occident par surconsommation globale et détérioration de la qualité des aliments, avec leurs répercussions sur la barrière et la flore intestinale, entraîne le principe des implants ou de greffes de microbiote adapté, Transplantation de microbiote fécal et syndrome de l’intestin irritable avec ballonnements… Par Stanislas Bruley des Varannes (gastro-entérologue et directeur de l’Institut des maladies de l’appareil digestif (IMAD) à Nantes).

En guise de conclusion

Dans ce domaine comme dans tant d’autres, peut-on devenir un jour raisonnable, responsable, c’est-à-dire adulte non soumis aux modes et pressions sociétales ? Je me souviens lorsque je me suis installé en 1988 à Lyon, sur le plan médical, la mode était pour mincir :

  • Extrait thyroïdien.
  • Tonicardiaque.
  • Diurétique.

Cette méthode, après de nombreux déboires a été interdite fort heureusement. Les vraies questions à se poser devant des prises de poids abusives restent :

  • Le morphotype de la personne.
  • A quelle physiologie a-t-on à faire (métabolisme).
  • Éduquer en hygiène de vie en général (pour du durable).

L’emploi de certains compléments alimentaires comme : Cure de Perméa Régul® pour régénérer la paroi intestinale est tout à fait justifié. Ensuite, l’apport d’un soutien physiologique avec des produits naturels type Brul’graisses Chitosan – Thé vert (3 gél/jour) et Effimincil® (3 gél/jour) des Laboratoires COPMED aident à l’efficacité d’un bon réglage alimentaire.

A noter également qu’un probiotique le Lactobacillus gasseri mérite les honneurs. Des chercheurs Japonais ont démontré l’impact de cette bactérie sur l’obésité. A partir de 87 personnes ayant un surplus notoire de graisse, un protocole randomisé (multicentrique) en double aveugle et contrôlé face à un placebo. Certes, une gestion alimentaire et de l’exercice physique étaient associés. De plus, un point important a été repéré : un net renforcement de la barrière intestinale par L-gasseri (Kadook.J , Sato.M, Tsuchidat.T. – Eur J. Clin Nutr. Juin 2010) ce qui pourrait apporter d’autres effets très bénéfiques.

André Girard
Naturopathe. Auteur des livres : « L’écol’energie » (Éditions Baudelaire – 2008) et « Cancer – obésité. Le poids du mensonge » (Éditions Beaurepaire – 2010).
Sur tous les sujets traités par André Girard sur son blog, possibilité de conférences/débats pour les associations sur demande :
Blog : http://lecolenergie.centerblog.net/
Courriel : andre.girard6903@orange.fr

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