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Laura Azenard a 40 ans, lorsqu’elle s’est retrouvée avec une arthrose carabinée dans les genoux. Rien d’extraordinaire penserez-vous, 10 millions de personnes en France souffrent de cette maladie irréversible et évolutive. Sauf qu’elle décide de lui résister.
Un an plus tard, après avoir essayé tout ce qui pourrait la soulager et surtout après avoir changé d’alimentation, elle est guérie.

Jade Perraud : Bonjour Laura Azenard, pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Laura Azenard : Aujourd’hui, je suis naturopathe et sympaticothérapeuthe, spécialisée dans l’arthrose et la perte de poids, souvent en lien. Mon combat contre l’arthrose a nourri un besoin viscéral de partager un message d’espoir et également de prendre soin des autres. J’organise également des stages de jeûne et des cures ayurvédiques. Je suis également l’auteure de deux livres « Comment j’ai vaincu l’arthrose » aux éditions Thierry Souccar et « Vaincre votre arthrose, votre programme en 9 semaines » aux éditions Dangles.

Jade Perraud : Vous n’aviez que 40 ans et pourtant vous vous êtes retrouvée avec une arthrose carabinée dans les genoux. Comment le diagnostic a-t-il été fait ?

Laura Azenard : A cette époque-là, j’étais la caricature de la working-girl parisienne, je travaillais beaucoup, je buvais beaucoup de café et je dormais peu. Pour tenir le rythme, je faisais beaucoup de sport. C’était mon exutoire, ma méditation active. J’y consacrais une bonne quinzaine d’heures par semaine entre le fitness, la natation et surtout la course à pied que j’affectionnais particulièrement.

Mon rêve était de participer au marathon des sables et à la diagonale des fous. Je venais d’ailleurs de m’acheter un dossard pour courir la Saintélyon, pour commencer le cumul des points requis pour participer à ces grandes courses, quand un soir, alors que je pédalais, je ressens une vive douleur dans les genoux. Je n’avais rien vu venir. Certes, j’avais un kyste poplité mais je ne me souciais pas. Je ne savais pas à l’époque qu’il pouvait être annonciateur d’arthrose. Mon état s’est alors très vite dégradé. Je m’inquiète, je consulte un rhumatologue, qui m’envoie faire une IRM. Le verdict tombe : arthrose stade 3, le stade avant celui des prothèses. C’est souvent ainsi que ça se passe chez les sportifs, certainement dû à un seuil de la douleur peut-être plus tolérant.

Mon rhumatologue m’a accordé 10 minutes pour m’expliquer qu’il n’y a pas de guérison possible et qu’il fallait me résigner et adapter mon mode de vie. Je fus bien sûr abasourdie du manque de prise en charge face à cette maladie, alors qu’elle touche aujourd’hui 10 millions de personnes.
Après une bonne déprime, je me convaincs qu’il existe d’autres solutions. Aujourd’hui, je n’en veux plus à ces rhumatologues. Finalement grâce à eux, je suis devenu actrice de ma santé.

Jade Perraud : Quelles ont été les conséquences sur votre quotidien ?

Laura Azenard : Du jour au lendemain, je n’arrivais plus à monter ou descendre des escaliers, ce qui me posait un vrai problème puisque je sillonnais Paris en métro toute la journée pour mon travail. Je ne pouvais plus rester assise ou debout plus de 20 minutes. Enjamber une baignoire, mettre des talons, croiser les jambes n’était plus possible non plus. Quant au sport, bien sûr, c’était terminé.

Jade Perraud : Quels traitements vous ont-ils été proposés par les médecins ?

Laura Azenard : Je crois que nous avons tous les mêmes ordonnances : antalgiques, anti-inflammatoires, injections d’acide hyaluronique, infiltrations de corticoïdes.

Jade Perraud : Pourquoi vous êtes-vous dirigée vers les médecines douces ?

Laura Azenard : A 40 ans, je ne pouvais me résigner à passer le reste de ma vie dans du coton, à chercher les ascenseurs, les trottoirs les moins hauts et à prendre des anti-inflammatoires qui allaient à terme me faire du mal. J’étais prête à tout essayer. Je n’y connaissais absolument rien à cette époque. Je me suis du coup beaucoup documentée et j’ai testé.

Jade Perraud : Vous avez testé le jeûne. Quels ont été ses effets sur votre santé ?

Laura Azenard : Ce fut ma première grande expérience. Je suis tombée sur un livre sur le jeûne qui expliquait le mécanisme anti-inflammatoire généré par la restriction calorique et son impact sur les maladies articulaires. Souhaitant être encadrée, je trouve très rapidement un centre sur le portail de la FFJR (Fédération Francophone de Jeûne et Randonnée), et je pars jeûner 15 jours. Je pars cahin-caha et à mon retour, je chausse mes baskets et je pars courir… alors que tous les spécialistes que j’avais vus, m’avaient certifié que je ne pourrai plus le faire.

Ce fut pour moi le début de l’aventure. Je comprends qu’effectivement, j’ai eu raison de m’obstiner : il existe bien d’autres solutions. Je comprends le lien puissant entre ce que l’on mange et ce que l’on est. On le sait, on l’entend, mais tant que l’on ne souffre pas, cela reste une vague perception. Et comme, on ne peut pas passer sa vie à jeûner, sauf si on se nourrit de prâna, ce qui n’est pas mon cas, je m’intéresse à ce que pourrait être une alimentation anti-inflammatoire, qui ancrerait les bénéfices du jeûne.

Au-delà de l’arthrose, la découverte du jeûne a déclenché également le projet de ma reconversion professionnelle : accueillir, prendre soin avait immédiatement du sens pour moi.

Jade Perraud : Quels changements alimentaires avez-vous adoptés ?

Laura Azenard : J’applique à la lettre le régime Seignalet : plus de produits industriels, plus de café, plus de produits laitiers, plus de gluten, que des cuissons douces, beaucoup de légumes. A ce régime, je rajoute au quotidien des crucifères (la grande famille des choux et également de la roquette, du cresson…) riches en sulforaphanes. Je consomme tous les jours des oméga 3, des huiles végétales de lin, noix, colza et des antioxydants et anti-inflammatoires comme le curcuma et le gingembre.

Jade Perraud : Vous étiez sportive, avez-vous arrêté de pratiquer ?

Laura Azenard : Deux ans après le diagnostic, je me rachète un dossard pour la Saintélyon. Je cours ses 75 kilomètres sans aucunes douleurs, sans antalgiques ou autres drogues. Je ne pouvais rêver mieux comme revanche.

Aujourd’hui, je suis inscrite à une salle de sport que je fréquente assidûment. J’ai ralenti la course à pied qui prend quand même beaucoup de temps quand on veut s’attaquer aux longues distances. Ma reconversion professionnelle m’a ramenée aux bancs d’école. Là fut ma priorité de ces dernières années. Aujourd’hui, que mon cabinet est ouvert, je compte bien me rattraper mais avec modération. J’ai appris également à travers ma quête à la guérison à être plus douce avec moi.

La pratique d’une activité physique est essentielle quand on souffre d’arthrose. Bien sûr, il n’est pas nécessaire d’avaler des kilomètres. Marcher ne serait-ce que 30 minutes par jour suffit à déclencher un mécanisme anti-inflammatoire.

Jade Perraud : Êtes-vous complétement guérie de votre arthrose ?

Laura Azenard : Je m’estime guérie car à nouveau je cours, je danse, je porte des talons, je grimpe les escaliers deux par deux. En revanche, je me considère toujours arthrosique même si mon arthrose ne me fait plus souffrir. Voilà pourquoi, je continue à vivre anti-arthrose. Je ne m’en rends plus compte car ce mode de vie et d’alimentation est devenu ma nouvelle norme et ne me demande aucune attention particulière.

Jade Perraud : Quelles plantes ou autres substances naturelles conseilleriez-vous ?

Laura Azenard : Les incontournables glucosamine et chondroïtine de sulfate. En phytothérapie : l’harpagophytum ou la plus locale scrofulaire, la prêle, la reine-des-prés, l’ortie, le saule blanc. En gemmothérapie : le pin, le cassis, la ronce. En aromathérapie : la gaulthérie et la menthe poivrée.

Jade Perraud : Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs ?

Laura Azenard : J’aimerais tellement que tout le monde puisse comprendre qu’il faut être acteur de sa santé et se prendre en charge, comprendre également le pouvoir puissant de l’alimentation, comme celui des plantes. J’aimerais tellement convaincre tous ceux qui souffrent et qui souhaiteraient se lancer. Oui, c’est compliqué de changer ses habitudes ! Oui, il y en a pour quelques semaines de tâtonnement ! Mais ça vaut vraiment le coup. J’ai la chance d’être suivie à travers mon blog par une communauté d’arthrosiques. Et je peux vous assurer que ça marche, quels que soient l’âge et le degré de son arthrose.
Ne pas hésiter à se mettre en route, à se documenter, à se faire aider si besoin mais tout tenter afin d’éviter le moment fatidique de la prothèse.

Jade Perraud : Votre 2ème livre vient de sortir « Vaincre votre arthrose – Votre programme en 9 semaines ». Pourquoi 9 semaines ? Et quels types de conseils retrouve-t-on dans ce livre ?

Laura Azenard : Lors des conférences qui suivirent la parution de mon premier ouvrage, la question récurrente était toujours la même : par où commencer ? Voilà ce qui m’a motivée à reprendre la plume, proposer un programme à ceux qui ont besoin d’être épaulés.

Pourquoi 9 semaines ? C’est le temps nécessaire à l’organisme pour développer un processus anti-inflammatoire sans se prendre les pieds dans le tapis. En face de chaque intention, je propose des informations pratiques, des astuces et 60 recettes anti-arthrosiques signées par la nutritionniste Hélène Tranchant-Girard, ambassadrice de l’association Kousmine. Les trois angles d’attaque sont : l’alimentation, le physique et le mental. Il s’agira également de prendre soin de son corps, indulgence non négociable lorsqu’on souffre d’arthrose et d’entretenir sa combativité tout au long des 9 semaines.

Comment j’ai vaincu l’arthrose

Laura Azenard – Éditions Thierry Souccar
Laura Azenard, jeune cadre énergique et sportive, ressent de terribles douleurs dans les genoux l’année de ses 40 ans. Diagnostic : arthrose grave. « Il n’y a rien à faire », lui disent les médecins, sinon renoncer à sa vie d’avant et prendre des médicaments contre la douleur pour le restant de ses jours.

« Alors j’ai décidé de me battre », dit-elle. Seule, elle se documente sur les solutions aussi bien conventionnelles qu’alternatives contre l’arthrose. Et décide de toutes les tester ! Pendant un an, elle va essayer pas moins de 20 approches thérapeutiques : kiné, semelles, injections, compléments alimentaires, ventouses, jeûne, médecine indienne, gym, magnétisme, ostéopathie, phytothérapie, changements alimentaires…

C’est ce banc d’essai inédit, grandeur nature, qu’elle livre ici avec humour et allant, agrémenté de son jugement et de ses conseils. Pour chaque approche, vous saurez les bénéfices qu’elle en a tirés, ce qu’en dit la science et comment la mettre en pratique concrètement (adresses, coût, suivi au quotidien…).
(208 pages – 14,90 €)

Vaincre votre arthrose – Votre programme en 9 semaines

Laura Azenard – Éditions Dangles
Laura Azenard s’est retrouvée avec une sévère arthrose dans les genoux l’année de ses 40 ans. Rien d’extraordinaire penserez-vous, 10 millions de personnes en France souffrent de cette maladie irréversible et évolutive. Sauf qu’elle décida de lui résister. Et ça a si bien marché qu’un an plus tard, elle était guérie !

Lors de cette période, Laura a expérimenté pour vous toutes les solutions conventionnelles et alternatives. Animée par la volonté de communiquer un message d’espoir, elle a témoigné dans un premier livre. Lors des conférences qui suivirent la parution de son travail, une question était récurrente : par où commencer ? Forte de son vécu et du savoir acquis, Laura reprend la plume pour vous proposer un programme en neuf semaines. Il vous permettra d’atténuer vos douleurs et de retrouver de la fluidité dans vos mouvements. Pourquoi neuf semaines ?

C’est le temps nécessaire pour adopter une hygiène de vie anti-inflammatoire en toute sérénité. Vous serez guidé(e) dans le changement de votre alimentation, un premier pas décisif vers votre guérison. En face de chaque intention, vous trouverez des informations pratiques, des astuces et 60 recettes anti-arthrosiques signées par la nutritionniste Hélène Tranchant-Girard. Chaque semaine, vous (re)prendrez soin de votre corps, condition non négociable lorsque l’on souffre d’arthrose. Enfin, comme le mental est déterminant, vous travaillerez votre combativité tout au long des neuf semaines. Déjà testé avec succès par de nombreuses personnes, ce programme est la marche à suivre pour toutes celles et ceux qui veulent aller de l’avant. Préface de Christian Brun, professeur de Naturopathie.
(240 pages – 18,00 €)

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